Olivier Lorvelec, Tristan Yvon, Arnaud Lenoble
Anthropozoologica 56 (1), 1-22, (8 January 2021) https://doi.org/10.5252/anthropozoologica2021v56a1
KEYWORDS: Trinidad, Jamaïque, Antilles Françaises, sociétés coloniales antillaises, prédateur mammalien, extinction
Les planteurs introduisirent la petite mangouste indienne, Urva auropunctata (Hodgson, 1836), dans les « îles à sucre» des Antilles, entre 1870 et 1900, afin de lutter contre les rats, mais aussi contre les serpents venimeux dans les deux îles où ceux-ci étaient présents. L'espèce fait maintenant partie des écosystèmes et des agrosystèmes d'un nombre important d'îles. L'histoire des introductions de mangoustes à Trinidad, à la Jamaïque et dans les Antilles françaises, est revisitée ici à la lecture des documents disponibles et certaines dates d'introductions sont corrigées ou précisées. Après avoir réclamé son introduction, les sociétés coloniales antillaises ont très tôt dénoncé les conséquences négatives de la présence de la mangouste et cherché des moyens de lutte efficaces. Si l'on considère le fonctionnement des écosystèmes insulaires et la biodiversité, force est de constater que la présence de ce prédateur mammalien introduit a eu des conséquences importantes sur les densités de nombreuses espèces, ayant pu contribuer à l'extinction de certaines d'entre elles.