Paul Halstead, Valasia Isaakidou
Anthropozoologica 59 (6), 77-95, (14 June 2024) https://doi.org/10.5252/anthropozoologica2024v58a6
KEYWORDS: private ownership, trapping, driving, prehistoric Mediterranean, Propriété privée, piégeage, chasse en battue, Méditerranée préhistorique
Populations of feral goats Capra hircus Linnaeus, 1758, descended from escaped or released domesticates, are widespread in the islands of Greece. Although they behave like truly wild goats, many of these animals belong to someone and are exploited by their owner(s) primarily as a source of low-cost but high-value meat. While poachers also kill some of these animals for domestic consumption, many owners capture larger groups alive in traps or drives and then release most females but retain most males for sale to urban butchers. Apart from the status of many feral goats as private property, the distinction between such animals and nearby domestic herds is often obscured by the escape or release of domesticates, by the capture and taming of feral individuals, and by the provision of water and perhaps fodder to discourage feral groups from dispersing. Using information from interviews with herders and trappers, supplemented by first-hand observations, we first describe the formation, behaviour and management of recent feral goat populations on the southern Greek islands of Crete, Kythera and Proti. Although the radical changes in rural demography and land use of recent decades have facilitated the expansion of feral goat populations, the mass capture of these animals by trapping or driving is clearly not a recent innovation. We then discuss possible lessons from these observations for the formation of feral populations and for the management of wild, feral and domestic goats in prehistory.
La gestion des chèvres férales Capra hircus Linnaeus, 1758 en Grèce méridionale insulaire: implications pour la préhistoire.
Des populations de chèvres férales Capra hircus Linnaeus, 1758, issues d'animaux domestiques échappés ou libérés, sont répandues dans les îles grecques. Bien qu'ils se comportent comme de véritables chèvres sauvages, beaucoup de ces animaux appartiennent à quelqu'un et sont utilisées par leur(s) propriétaire(s) principalement comme source de viande peu coûteuse mais de grande valeur. Alors que les braconniers tuent eux aussi quelques animaux pour la consommation domestique, de nombreux propriétaires capturent de grands groupes d'animaux vivants dans des pièges ou lors de chasses en battue, puis relâchent la plupart des femelles et conservent la plupart des mâles pour les vendre à des bouchers urbains. Outre le fait que beaucoup de chèvres férales sont des biens privés, la distinction entre ces animaux et ceux des troupeaux domestiques voisins est souvent masquée par la fuite ou la remise en liberté d'animaux domestiques, par la capture et l'apprivoisement des individus féraux, et par l'approvisionnement en eau et peut-être en fourrage afin d'empêcher la dispersion des troupeaux féraux. À partir des renseignements collectés lors des interviews avec des éleveurs et des trappeurs, complétés par des observations directes, nous décrivons d'abord la formation, le comportement et la gestion des populations récentes de chèvres férales sur les îles de Crète, Cythère et Próti en Grèce méridionale. Bien que les mutations profondes survenues dans la démographie et l'exploitation du territoire rural durant les dernières décennies aient facilité l'expansion des populations de chèvres férales, la capture en masse de ces animaux par piégeage ou en battue n'est manifestement pas une innovation récente. Pour conclure, nous discutons des leçons qui peuvent être tirées de ces observations concernant la formation des populations férales et la gestion des chèvres sauvages, férales et domestiques pendant la préhistoire.