Niche differentiation by spatial segregation facilitates the coexistence of species sharing ecological preferences, which can buffer the impact of biological invasions on native species. The introduction of two semi-aquatic rodents, the coypu Myocastor coypus and the muskrat Ondatra zibethicus, to most freshwater ecosystems across Western Europe, has been pinpointed as a cause for the decline of the southern water vole (SWV) Arvicola sapidus. We investigated the co-occurrence of these three species in a river catchment of northwest France and whether spatial habitat segregation took place at two spatial scales, using hierarchical modelling accounting for imperfect detection. At a large spatial scale (river catchment), the occupancy rate of the SWV was 0.52 ± 0.06, i.e. noticeably smaller compared to coypu (0.58) and muskrat (0.80). We found no evidence of a negative effect of the presence of the two invasive rodents on SWV occurrence. At a smaller spatial scale (SWV home range), we found weak evidence of spatial segregation in habitat use with a negative, although not significant, effect of muskrat. Overall, our results suggest that riparian habitats in the study area allow the southern water vole to coexist with two larger invasive rodents, provided that hygrophytic vegetation is preserved alongside rivers.
La différenciation des niches par ségrégation spatiale est un processus qui facilite la coexistence d'espèces partageant les mêmes préférences écologiques. Ce processus peut atténuer l'impact des invasions biologiques sur les espèces natives. L'introduction de deux rongeurs semi-aquatiques, le ragondin (Myocastor coypus) et le rat musqué (Ondatra zibethicus), dans la plupart des écosystèmes d'eau douce d'Europe occidentale, a été identifiée comme une cause du déclin du campagnol aquatique (Arvicola sapidus). A l'aide de modèles hiérarchiques tenant compte de la détection imparfaite des espèces, nous avons étudié à deux échelles spatiales différentes la co-occurrence de ces trois espèces dans un bassin hydrographique du nord-ouest de la France. Nous avons cherché à déterminer s'il existait un phénomène de ségrégation spatiale entre les 3 espèces. À large échelle (bassin versant), le taux d'occupation du campagnol aquatique est de 0,52 ± 0,06, c'est-à-dire sensiblement plus faible que celui du ragondin (0,58) et du rat musqué (0,80). Nous n'avons trouvé aucune preuve d'un effet négatif de la présence de ces deux rongeurs envahissants sur l'occurrence du campagnol aquatique. À plus petite échelle (territoire du campagnol aquatique), nous avons trouvé une faible preuve de ségrégation spatiale dans l'utilisation de l'habitat avec un effet négatif, bien que non significatif, de la présence du rat musqué. Dans l'ensemble, nos résultats suggèrent que les ripisylves de la zone d'étude permettent au campagnol aquatique de co-exister avec deux rongeurs envahissants de taille supérieure, à condition que la végétation hygrophile soit préservée le long des rivières.