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1 June 2015 Notes à La Flore de Corse, XXV
Abstract

Jeanmonod, D. (ed.) (2015). Notes on Corsican flora, XXV. Candollea 70: 109–140. In French, English and French abstracts.

These “notes” deal with 110 noteworthy taxa amongst which 21 are new to the island's flora. One of these taxa is native: Reseda alba subsp. hookeri and 20 are introduced: Abies pinsapo, Acer ×coriaceum, Albizia julibrissin, Arundo micrantha, Azolla filiculoides, Bolboschoenus laticarpus, Digitaria ciliaris, Digitaria violascens, Eucalyptus camaldulensis, E. globulus, Genista januensis subsp. lydia, Hedera helix subsp. maroccana, Morus kagayamae, Oenothera rosea, Paspalum vaginatum, Puccinellia festuciformis subsp. lagascana, Silene fuscata, Solanum mauritianum, Veronica filiformis and Vitis riparia × V. rupestris. The presence of Aegilops ventricosa and Legousia speculum-veneris is presently confirmed. However Carex praecox, Eleocharis quinqueflora, Herniaria hirsuta subsp. cinerea, Juncus acutiflorus and Juncus compressus must be deleted from the Corsican Flora due to their confusion with other related taxa. New localities are given for 48 taxa considered as “very rare” (RR) out of which 10 become “rare” (R) on the one hand, and for 23 taxa considered to be “rare” (R) out of which 12 change their status from “rare” to “not common” (PF) or “localised” (LOC), on the other. Finally, the data published for the 12 remaining taxa (considered as “localised” (LOC) or “not common” (PF) constitute a considerable increase of our knowledge about their distribution. The new sites often correspond to new sectors for these taxa. Fourteen out of 110 taxa are endemic, 11 are part of the red list and 44 are xenophytic species. A distribution map is also provided for Carex extensa and Cerastium siculum.

Depuis les dernières notes publiées (Jeanmonod & Schlüssel, Candollea 67: 293–321, 2012), une nouvelle édition de Flora Corsica a été publiée (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, no spécial 39: 1–1074, 2013). Cette nouvelle édition n'a toutefois pas pu prendre en compte les derniers taxons découverts, notamment la plupart de ceux publiés dans les notes XXIV (Candollea 67: 293–321, 2012): Centaurea jacea subsp. decipiens (Thuill.) Čelak., Citrullus aff. colocynthis (L.) Schrad., Eleusine tristachya (Lam.) Lam., Geranium sanguineum L., Lampranthus brownii (Hook, f.) N. E. Br, Oenothera lindheimeri (Engelm. & A. Gray) W. L. Wagner & Hoch (≡ Gaura lindheimeri Engelm. & A. Gray), Paspalum notatum Flüggé, Scleranthus annuus subsp. verticillatus (Tausch) Arcang. et Vitis aff. labrusca L., ainsi que ceux publiés ailleurs tels que Eclipta prostrata (L.) L. (Paradis & Georges, J. Bot. Soc. Bot. France 56: 3–8, 2011), Lamium cyrneum Paradis (Paradis, Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, n.s. 43: 7–30, 2012), Reynoutria japonica Houtt. (Meinard et al, Bull. Soc. Bot. Cente-Ouest, n.s. 44: 151–156, 2013), Taraxacum aemulans Štěpánek & Kirschner, T, atrolivaceum Štěpánek & Kirschner, T, cognoscibile Štěpánek & Kirschner, T. rubricatum Štěpánek & Kirschner (Štěpánek & Kirschner, Feddes Repert. 123: 1–38, 2012), Taraxacum pomposum Štěpánek & Kirschner (Štěpánek & Kirschner, Candollea 68: 29–39, 2013).

Toujours dans Flora Corsica (ed. 2), on notera par ailleurs la correction suivante pour Arabis alpina L.: sa distribution est de fait connue «du Capicorsu à Tenda» (voir Litardiere, Bull. Géogr. Bot. 24: 99, 1914).

Enfin, nous avons le très grand plaisir d'annoncer la fin du travail du Prodrome de la flore Corse par la publication des deux derniers volumes prévus des Compléments au Prodrome de la Flore Corse:

Jeanmonod, D. & A. Schlüssel (2012). Asteraceae III. In : Jeanmonod, D. Compléments au Prodrome de la Flore Corse. Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève. 306 pp.

Tison, J.-M., J. Štěpánek, J. Kirschner & D. Jeanmonod (2015, in press). AsteraceaeIV: Hieracium, Pilosella & Taraxacum. In: Jeanmonod, D. Compléments au Prodrome de la Flore Corse. Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève.

Ces deux volumes achèvent, 105 ans après son lancement, le Prodrome de la flore Corse, initié par Briquet en 1910.

Introduction

Les notes publiées ci-dessous concernent 110 taxons appartenant à 49 familles. Comme toujours dans cette série, elles concernent uniquement des découvertes originales pour des taxons nouveaux pour la flore de l'île et pour des taxons très rares ou rares, pour autant que ces nouvelles stations soient situées à des distances raisonnables (>4 km pour des taxons très rares, >10 km pour des taxons rares). Certaines notes concernent des taxons plus fréquents mais pour autant que ceux-ci se trouvent dans de nouveaux secteurs ou apportent une information importante pour la connnaissance de ces taxons. Pour des raisons pratiques, le concept utilié pour les familles est celui en usage dans Flora Corsica (ed. 2, Jeanmonod & Gamisans, 2013). Toutefois la conception d'APGIII est indiquée, si nécessaire, entre crochets.

Taxons nouveaux pour l'île ou retrouvés

Ces nouvelles notes floristiques mettent en évidence la présence de 21 nouveaux taxons qui doivent être ajoutés à la flore sauvage de l'île, l'une indigène: Reseda alba subsp. hookeri (Guss.) Arcang., les autres toutes néophytes: Abies pinsapo Boiss., Acer ×coriaceum Bosc, Albizia julibrissin Durazz., Arundo micrantha Lam., Azolla filiculoides Lam., Bolboschoenus laticarpus Marhold et al., Digitaria ciliaris (Retz.) Koeler, Digitaria violascens Link, Eucalyptus camaldulensis Dehnh., E. globulus Labill., Genista januensis subsp. lydia (Boiss.) Kit Tan & Zielinski, Hedera helix subsp. maroccana (McAll.) Fennane, Morus kagayamae Koidz., Oenothera rosea Aiton, Paspalum vaginatum Sw., Puccinellia festuciformis subsp. lagascana Juliá & J. M. Monts., Silene fuscata Brot., Solanum mauritianum Scop., Veronica filiformis Sm. et Vitis riparia Michx. × V. rupestris Scheele. Il y a également lieu d'ajouter une famille: celle des Azollaceae. Enfin, on notera que deux taxons, considérés comme probablement disparus depuis longtemps de Corse, ont été retrouvés. Il s'agit d'Aegilops ventricosa Tausch, et de Legousia speculum-veneris (L.) Chaix.

Taxons à supprimer de la flore de l'île

Cinq taxons, jusqu'alors considérés comme indigènes, sont à supprimer du fait de leur confusion avec d'autres taxons proches: il s'agit de Carex praecox Schreb., Eleocharis quinqueflora (Hartmann) O. Schwarz, Herniaria hirsuta subsp. cinerea (DC.) Arcang., Juncus acutiflorus Hoffm. et Juncus compressus Jacq.

Taxons endémiques et taxons protégés traités

Ces notes concernent notamment 14 taxons endémiques: Armeria soleirolii (Duby) Godr., Colchicum nanum K. Perss., Delphinium pictum Willd., Dianthus furcatus subsp. gyspergerae (Rouy) Briq., Hippocrepis conradiae Gamisans & Hugot, Hymenolobus procumbens subsp. revelierei (Jord.) Greuter & Burdet, Limonium bonifaciense Arrigoni & Diana, Limonium strictissimum (Salzm.) Arrigoni, Malva alcea var. ribifolia (Viv.) Paol., Odontites corsicus (Loisel.) G. Don, Ornithogalum corsicum Jord. & Fourr., Orobanche cyrnea Jeanm. et al., Serapias olbia Verg. et Verbascum conocarpum Moris subsp. conocarpum.

Par ailleurs sont également traités 11 taxons protégés en France et Corse (voir Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 1–1072, 2013): Armeria soleirolii (Duby) Godr., Delphinium pictum Willd., Dianthus furcatus subsp. gyspergerae (Rouy) Briq., Elatine brochonii Clavaud, Gagea granatellii L., Legousia scabra (Lowe) Gamisans, Leucojum aestivum subsp. pulchellum (Salisb.) Briq., Limonium strictissimum (Salzm.) Arrigoni, Medicago soleirolii Duby, Ornithogalum corsicum Jord. & Fourr. et Verbascum conocarpum Moris subsp. conocarpum.

Aspects chorologiques

Sur les taxons déjà connus de l'île, 48 taxons étaient considérés comme «très rares» (RR) et dix d'entre eux voient leur statut de fréquence passer à «rare» (R) du fait de ces nouvelles découvertes: Carex extensa Gooden., Cerastium siculum Guss., Colchicum nanum K. Perss., Hymenolobus procumbens subsp. revelierei (Jord.) Greuter & Burdet, Melilotus segetalis (Brot.) Ser., Ophioglossum vulgatum L., Phalaris caerulescens Desf., Schoenoplectus lacustris (L.) Palla, Sedum acre L., Stipa neesiana Trin. & Rupr., Trifolium phleoides subsp. audigieri Foucaud et Vitis rupestris Scheele. 23 autres taxons étaient considérés comme «rares» (R) dont 12 passent au statut «peu fréquent» (PF): Carex extensa Gooden., Cerastium siculum Guss., Colchicum nanum K. Perss., Hymenolobus procumbens subsp. revelierei (Jord.) Greuter & Burdet, Melilotus segetalis (Brot.) Ser., Ophioglossum vulgatum L., Phalaris caerulescens Desf., Schoenoplectus lacustris (L.) Palla, Sedum acre L., Stipa neesiana Trin. & Rupr., Trifolium phleoides subsp. audigieri Foucaud et Vitis rupestris Scheele. Enfin, 3 taxons considérés comme «localisés» (LOC) voient leur dition nettement élargie, et 9 taxons «peu fréquent» (PF) ou commun (C) sont nouveaux pour l'un ou l'autre des secteurs de l'île: ainsi Saxifraga paniculata Mill, est nouveau pour le secteur du Cap Corse, Amaranthus blitoides S. Watson et Odontites corsicus (Loisel.) G. Don sont nouveaux pour celui de Tenda, Cheilanthes tinaei Tod. pour celui de San Petrone, Cardamine impatiens L. pour celui d'ncudine-Bavella, Gagea granatellii L. pour celui de Bonifacio, Tragopogon eriospermus Ten. nouveau pour les secteurs d'Ospedale-Cagna et de San Petrone alors que Fumaria bicolor Sommier et Malva alcea var. ribifolia (Viv.) Paol. ont été trouvés dans des stations lointaines de celles connues jusqu'ici.

Espèces introduites

Ces notes concernent 44 plantes introduites. Parmi celles-ci, 20 sont nouvelles pour la flore de l'île comme mentionné plus haut et confirment une fois de plus l'arrivée inexorable, année après année, de nouveaux taxons. On remarquera néanmoins qu'une espèce considérée comme probablement introduite, Genista aetnensis (Biv.) DC., est en fait bien indigène en Corse, au vu des nouvelles stations découvertes. Nous attirons l'attention sur le fait que Paspalum vaginatum Sw., nouveau dans l'île, est réputé invasif et que deux autres espèces déjà présentes et également invasives, Senecio inaequidens DC. et Reynoutria japonica Houtt., ont été malheureusement trouvées dans de nouvelles stations. Ces notes mettent également en évidence l'augmentation de la fréquence de certaines xénophytes. Ainsi 3 xénophytes voient leur statut de fréquence passer de RR à R et 3 autres de R à PF (voir ci-dessus sous aspects chorologiques). De plus trois taxons au moins, qui étaient considérés comme subspontanés, doivent dorénavant être plutôt considérés comme naturalisés: Acacia mearnsii De Wild., A. saligna (Labill.) H. L. Wendl. et Cerastium tomentosum L.

PTERIDOPHYTES

Aspleniaceae

Asplenium obovatum subsp. billotii (F. W. Schultz) O. Bolòs et al.

  • — Secteur San Petrone, route D 71 entre Ponte Leccia et Merusaglia, Bocca di Riscamone, 700 m au NNE du col, Rocher de Cuglione, 2.6.2012, Bioulez, P., B. Conrad & J. Gamisans s.n. (Hb. Privé Gamisans).

  • Ce taxon est rare à l'intérieur de l'île et n'était pas signalé dans le secteur San Petrone (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 87, 2013).

  • J. Gamisans

    Azollaceae

    Azolla filiculoides Lam.

  • — Secteur Cintu, commune de Corbara, petite mare située le long du rail, du côté E de la voie ferrée, dans le thalweg qui va de la Funtana d'Acqua Salge jusqu'au nord de la plage d'Aregnu, à hauteur du site naturel de la Punta di Varcale et du lieu-dit Calcinaiu, 20 m env., 11.4.2013, Reymann, J. & K. O'Deye-Guizien cbnc observations; commune de Lumio, à l'W du village, à proximité du parking de la plage de l'Arinella (Anse de Portu Ricciaiu), un peu au nord de l'arrêt de train, à l'ouest de la voie ferrée dans une petite mare, 24.4.2012, Foubert, V. & Y. Petit cbnc observation et photos; commune de Palasca, 1 km à l'ouest du village de vacances de Lozari, sur plusieurs dizaines de mètres carrés à la surface de l'extrémité du cours terminal du Reginu, en aval et en amont de la passerelle, 22.9.2014, Benoît-Sisco, B. & D. Casanova observations, photos M. Delaugerre (dét. G. Paradis).

  • Xénophyte nouvelle pour la flore de Corse, cette ptéridophyte originaire d'Amérique tropicale et tempérée est déjà naturalisée dans de nombreux départements, mais n'est fréquemment observée que sur la côte atlantique. Elle nous a semblé à chaque fois fugace, mais il conviendrait de renouveler les observations, pour évaluer un éventuel risque d'expansion de la plante. Il semble qu'elle soit pour l'instant cantonnée à la Balagne, même si elle est fortement soupçonnée, sans confirmation d'identité pour l'instant, dans la mare du golfe de Leza au S de Porto-Vecchio, près de la N198 en direction de Bonifacio à hauteur de l'étang de Santa-Giulia.

  • A. Delage, J. Reyman N, K. O'deye-Guizien, B. Benoit-Sisco & D. Casanova

    Ophioglossaceae

    Ophioglossum vulgatum L.

  • — Secteur San Petrone, commune de Loreto-di-Casinca, à l'ouest du village, châtaigneraies du lieu-dit Castellucio, non loin de l'ancien chemin conduisant à la fontaine de Tintorajo, 720 m, ptéridaie en sous-bois de châtaigniers, 29.5.2014, Delage, A, cbnc observation; commune de Sant'Andrea-di-Cotone, au NW du hameau de Ciglio, sentier allant du village à la chapelle «a Madonna», près du franchissement du ruisseau d'Ultimi, au peu au S du confluent avec le ruisseau de Merchiosana, 590 m env., aulnaie cordée de pente et ptéridaie, 4.5.2013, Delage, A. cbnc observation; secteur Rotondu, commune de Casanova, le long du Sentier Mare a Mare N, versant E de la Punta di Gianfena, près de la bergerie de la fontaine de Sambuco, berge du premier ruisselet au nord du ruisseau de Focicchia, un peu en dessous du sentier, 940 m, 4.6.2014, Delage, A, cbnc observation.

  • Trois nouvelles stations pour cette espèce rare en Corse. Si la plante était déjà connue dans le secteur San Petrone, c'est la première fois qu'elle est observée dans la partie orientale du massif, et elle est nouvelle pour le secteur Rotondu. De plus, les trois stations se développent dans une écologie inhabituelle pour l'espèce, qui fréquente plutôt les nardaies et les fruticées périphériques des pozzines à l'étage montagnard, ou plus rarement les aulnaies marécageuses à l'étage mésoméditerranéen. La présence de la plante en châtaigneraie, sur sol profond et frais mais pas nettement humide, ainsi que sa discrétion nous laisse à penser qu'elle est probablement sous observée et quelle est à rechercher dans des situations comparables. Son statut de fréquence passe de fait à PF (peu fréquente) avec une répartition allant du secteur de Tenda au nord, à celui d'Incudine-Bavella au sud.

  • A. Delage

    Pteridaceae

    Cheilanthes tinaei Tod.

  • — Secteur San Petrone, route D 71 entre Ponte Leccia et Merusaglia, Bocea di Riscamone, 700 m au NNE du col, Rocher de Cuglione, 2.6.2012, Bioulez, P., B. Conrad & J. Gamisans s.n. (Hb. Privé Gamisans).

  • Ce taxon est rare à l'intérieur de l'île et n'était pas signalé dans le secteur San Petrone (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 90, 2013). La mention CC (très commun) qu'indique cet ouvrage est largement surestimée. Bien que ce soit l'espèce la plus fréquente de ce genre d'après Badré et al. (Bull. Mus. Hist. Nat. (Paris) sér. 4, 8: 444, 1986), on doit plutôt la considérer comme commune (C), la base de données du CBNC la rapportant dans 37 communes, et souvent en plusieurs stations (comm. A. Delage).

  • J. Gamisans

    GYMNOSPERMES

    Pinaceae

    Abies pinsapo Boiss.

  • — Vizzavona, commune de Vivario, parc du Grand Hôtel de la Forêt, Villa sylvestre, maison forestière et forêt alentours, 2014 et années antérieures, Conrad, B. observations.

  • Ce sapin a été planté à la fin du XIXe siècle dans le parc qui est abandonné depuis 1960 au moins et dont l'hôtel est totalement en ruines. De nombreux individus plus jeunes ont poussé spontanément en plusieurs endroits du parc, mais également bien au-delà jusqu'à 200 m aux alentours, certains étant déjà sufisamment gros et développés pour eux-mêmes produire des graines et ensemencer plus loin la forêt. Il existe notamment à la limite de la villa Sylvestre et des anciens jardins de la Maison forestière (où cet Abies n'a jamais été planté), un arbre de 6–7 m de haut, non planté, se reproduisant généreusement. Il est dès lors évident que cette espèce doit être considérée comme naturalisée et quelle s'étend manifestement.

  • B. Conrad

    MONOCOTYLEDONES

    Alliaceae [in Amaryllidaceae]

    Allium longispathum Redouté (= A. dentiferum Webb & Berth. = A. paniculatum auct.)

  • — Aleria, friche bordant la RN200 à 300 m à l'est de son carrefour avec la RN198, 17.7.2014, Tison, J. M. observation et photos.

  • Cette espèce très rare (RR) n'était citée en Corse que dans le nord (Saint-Florent et Ostriconi), le sud (Bonifacio) et sur la côte occidentale (Crovani, Ajaccio) (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 142, 2013). Il est certain quelle est considérablement sous-estimée en raison de sa floraison sporadique, de sa coloration cryptique et de ses biotopes rudéraux qui n'attirent guère les botanistes. Cette station la fait passer au statut «rare» (R).

  • J.-M. Tison

    Amaryllidaceae

    Leucojum aestivum subsp. pulchellum (Salisb.) Briq.

  • — Linguizzetta, N. de Bravone, rive droite d'un ruisseau en aval de la route [42°16′N 9°28′E], aulnaie, localement abondante, 8.4.1991, Deschâtres, R. & I. Guyot s.n. (G); Linguizzetta: marais de Giustiniana à l'ouest de la N198 (2 stations à moins de 150 m à l'ouest de l'ancienne voie de chemin de fer et 1 station à l'est de l'ancien chemin de fer) en sous-bois d'une aulnaie marécageuse, 3 stations à 8 & 9 m, le 23.3.2011, Delay, F. photos; Linguizetta, à l'est de la RN 198 et du lieudit Suale Majo, prairie humide, cariçaie et aulnaies en bordure d'un affluent sud de l'étang de Stagnolu, en 2 points, quelques individus, 2.3.2010, Delage, A. cbcn observations; Linguizzetta, entre la N198 et l'étang de Stagnolu, au lieu-dit Mattonato, en sousbois d'une aulnaie marécageuse, 7 stations le long du ruisseau nord en amont de l'étang, 27.4.2011, Delay, F. observations et photos; Linguizzetta, entre la N198 et l'étang de Stagnolu, au lieu-dit Mattonato, en sousbois d'une aulnaie marécageuse, 2 stations le long du ruisseau sud en amont de l'étang, 23.3.2011, Vinet, P. observation et photos; Linguizzetta, entre la N198 et l'étang de Terrenzana, au lieu-dit Tanella, en sous-bois d'une aulnaie marécageuse, 2 stations entre la route et le ruisseau en amont de l'étang, 20.5.2011, Vinet, P. observation et photos; secteur Plaine Orientale, au bord (E) de la route nationale, au lieu-dit Bravone (au N de la rivière Bravona) [42°12′N 9°33′E], aulnaie marécageuse, 7 m, 22.3.1993, Gamisans, J. 15593 (G); secteur San Pedrone, commune de Talione, RN198 en direction d'Aleria, au SW du pont d'Arena, dans le pré en rive droite du ruisseau temporaire affluent du ruisseau d'Arena, prairie humide et lisière d'aulnaie, plusieurs dizaines de touffes, 18.4.2013, Delage, A. cbnc observation.

  • Ce taxon n'était connu dans la littérature que par des mentions peu précises telles que: «au bord des marais entre Aléria et Cervione» (Debeaux, Rev. Bot. Bull. Mens. 12: 231, 1894), ou encore «env. d'Aleria, non loin de l'étang de Diane», et «marécages entre Alistro et Bravona» (Briquet, Prodr. Fl. Corse 1: 323, 1910). Les mentions ci-dessus permettent d'une part de préciser la localisation de cette plante et d'autre part d'actualiser les données anciennes.

  • F. Delay, P. Vinet, R. Deschâtres, J. Gamisans & A. Delage

    Araceae

    Dracunculus vulgaris Schott

  • — Porticcio, au no 652 de la D55, dans la propriété de M. Eberhardt [41°52′N 8°47′E], gazon (kikuyou), 50 m, 26.5.2014, Eberhardt, M. observation et photo (dét. D. Jeanmonod).

  • Cette espèce est considérée comme très rare en Corse et n'a été mentionnée qu'à «Bastia, Verghellu, Sanguinari et Bonifaziu», selon Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 120, 2013). Elle est apparue spontanément dans le gazon de la propriété et n'a nullement été plantée. Elle serait à rechercher dans la région.

  • M. Eberhardt & D. Jeanmonod

    Asparagaceae

    Muscari neglectum Ten.

  • — Secteur Cintu, commune d'Aregno, au sud de la plage d'Algajola, à l'est de la D551, prairies embroussaillées à l'ouest et au NNW de Poggiole, en plusieurs points, quelques dizaines de pieds, 22.3.2013, Delage, A. & K. O'Deye-Guizien cbnc observations et photos; commune d'Aregno, à l'est de la D551, au NE de l'Annunziata, à l'est du lieu-dit Pastonatu, en rives droite et gauche du ruisseau de Teghiella, en plusieurs points, quelques pieds, 22.3.2013, Delage, A. & K. O'Deye-Guizien cbnc observations et photos.

  • Taxon très rare en Corse (voir Gamisans, Candollea 65: 271, 2010), nouveau pour le secteur Cintu. Il forme de petites populations dans les prairies et les cultures de la plaine d'Aregno.

  • A. Delage

    Ornithogalum corsicum Jord. & Fourr. (= O. exscapum Ten. subsp. sandalioticum Tornatore & Garbari)

  • — Secteur Cintu, basse vallée du Fiume di Regino, en divers points: commune d'Occhiatana, au SW de la plage de Lozari, à l'E du Reginu et au SSE du moulin de Thimotée, à hauteur du lieu-dit Cacone, à l'E de la route, pelouses et affleurements rocheux sous maquis clair, très nombreux pieds, 2.4.2010, Delage, A. & P. Spinosi cbnc observations et photos; Commune d'Occhiatana, en rive droite du Reginu, juste après la passage d'une passerelle artisanale, au nord du lieu-dit Padulella, plusieurs populations dans le secteur entre le Fiume di Reginu et le ruisseau de San Clemente, au sein de cistaies claires, pelouses rocailleuses et affleurements rocheux, nombreux pieds, 2.4.2010, Delage, A. & P. Spinosi cbnc observations; à l'est du Fiume di Reginu, bord de la D113 en aval du Golf de Regino, affleurement rocheux en bord de route, un peu au S du lieu-dit Chiove, 15 à 20 pieds, en compagnie de Molineriella minuta (L.) Rony, 18.3.2010, Delage, A. & P. Spinosi cbnc observations; Commune de Speluncato, rive E du barrage de Codole, en plusieurs populations depuis le barrage et la rive du lac jusqu'à l'ensemble de la colline du lieu-dit Codole, maquis, pelouses et affleurements rocheux, très nombreux pieds, 14, 18 et 22.3.2010, Petit, Y., A. Delage & P. Spinosi cbnc observations et photos; Commune de Feliceto, bord de la D113 à hauteur de Muzellu, en amont du barrage de Codole, aux environs du Capu di Custa, affleurement rocheux en bord de route, côté est, entre 15 et 30 individus, 18.3.2010, Delage, A. & P. Spinosi cbnc observations.

  • L'espèce était déjà connue du secteur par le CBNC, puisque signalée au bord de la D71 entre Ville-di-Paraso et Muro en 1990 (archive inédite), néanmoins, le nombre et l'importance numérique des populations découvertes, leur vaste répartition dans la vallée et leur intérêt, quant à la connaissance générale de cette espèce endémique très localisée et protégée, nous semble justifier cette note.

  • A. Delage, P. Spinosi & Y. Petit

    Polygonatum verticillatum (L.) All.

  • — Secteur Renosu, commune de Ciamanacce, plateau d'Ese, au NE de la station, le long du sentier des Pozzi, à l'endroit où celui-ci franchit le ruisseau d'Ese, en rive gauche, sous l'aulnaie odorante en bordure immédiate du sentier, 1660 m, 30.7.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC); commune de Ciamanacce, plateau d'Ese, au SE de la station, versant W de la Punta di a Cuperchiata, au SSE de l'extrémité du téléski, dans l'aulnaie odorante en sous-étage de la hêtraie, 1790 m, 30.7.2014, Delage, A. cbnc observation.

  • Deux nouvelles stations pour ce taxon très rare, déjà observé dans le secteur Renoso, sur le versant «Gravona» de ce massif (Delage, Candollea 67: 297, 2012). Comme cela a été précédemment observé, les populations ne montrent ici aucun exemplaire fleuri, par contre même si les effectifs restent peu importants, la station du sentier des Pozzi est nettement plus populeuse et les individus y sont plus développés.

  • A. Delage

    Colchicaceae

    Colchicum nanum K. Perss. (= C. alpinum subsp. parvulum (Ten.) Nyman)

  • — Secteur Cintu, commune d'Asco, versant Nord Est du Capu Biancu, dans le vallon du ruisseau de Pinnara, 27.7.2007, Hugot, L. ebne observation; commune de Corscia, entre les bergeries d'Urcula et de Caracutu, pelouse rocailleuse, 15.8.2003, Hugot, L., O. Argagnon & A. Manfredi observations; commune de Castiglione, aiguilles de Rundinaia, le long du sentier entre le village et la Bocea a la Scaffa, au NNE du point coté 1658, près d'une source vers 1300 m, 23.8.2014, Hugot, L., G. Kegel & A. Ceccaldi observations; secteur Rotondu, commune d'Albertacce, un peu au-dessus de la Bocea San Pedru, 1.9.2005, Hugot L., O. Argagnon & A. Manfredi observations; commune de Casamaccioli, versant SW de la Punta Artica, près des bergeries d'Inzecche, non loin du lac de Nino, 25.7.2006, Hugot, L. cbnc observation; commune de Corte, Haut-Tavignano, Pianu di Campotile, près des bergeries de Lenze, 15.7.2003, Hugot, L., O. Argagnon & F. Arrighi observations; commune de Corte, plateau d'Alzu, bord du sentier à l'W des bergeries de Coletta, pelouse et fruticée naine, 1.8.2012, Delage, A. & J. Reymann cbnc observations; commune de Santo-Pietro-di-Venaco, versant E de la Punta Lattiniccia, à proximité de la chapelle St Elíseo, 14.7.2007, Catteau, D. cbnc observation; commune d'Orto, sur les berges et pozzines du lac de Creno, vers le refuge, quasiment en face de l'arrivée du chemin de Soccia, 11.8.2003, Hugot, L. & O. Argagnon cbnc observations; au S du lac de Creno, près de la chapelle du Monte Sant'Eliseo, 11.8.2003, Hugot, L., O. Argagnon & F. Arrighi observations; Secteur Renosu, commune de Tavera, à l'ENE du col de Scalella entre Tavera et Bastelica, pelouse et fruticée en bord de piste aux environs de la Punta Farajello, 18.8.2010, Delage, A. & S. Pichillou cbnc observations et photos; vers Punta della Collaja, en montant du col de la Scalella à Pozzolo, 24.8.2004, Hugot, L., O. Argagnon & C. Ferral observation; commune de Ghisoni, crête entre les bergeries de Capanelle et celles de Scarpacheghje, 1860 m, 31.7.2006, Manfredi, A. observation; Ghisoni, station de ski de Capanelle, 19.8.2004, Hugot, L. & O. Argagnon cbnc observations.

  • Ces données récentes permettent de modifier quelque peu les indications de Fl. Corsica (ed. 2, Jeanmonod & Gamisans: 129, 2013) à propos de ce taxon. Concernant sa répartition, l'ouvrage le signale de «Punta Artica, lac de Nino (non revu en 2000) puis des Pozzi di Rinosu au Bocea di Bavedda». Il s'avère qu'il est nettement plus répandu, puisqu'on le rencontre dans le secteur Cintu, d'où il n'était pas connu, qu'il est bien présent dans le Haut-Tavignano, à proximité du lac de Nino, ainsi que dans plusieurs autres localités du secteur Rotondu (en particulier au plateau d'Alzu d'où il est indiqué par Litardière en 1919) et qu'il existe de façon bien plus large dans le secteur Renosu. Compte-tenu de ces indications, il convient de le passer de la catégorie rare (R) à la catégorie peu fréquent (PF), changement de catégorie nettement indiqué si l'on considère ses effectifs du Cuscione, où plusieurs milliers de pieds sont visibles dès la mi-juillet sur l'ensemble des pelouses et des fruticées du plateau. Par ailleurs, Fl. Corsica indique une période de floraison allant d'août à septembre, mais selon nos observations, la plante est nettement plus précoce, la floraison débutant en juillet (voir fin juin) avec un optimum entre le 15 juillet et le 15 août.

  • A. Delage & L. Hugot

    Cyperaceae

    Bolboschoenus laticarpus Marhold, Hroudová, Zákravský & Ducháček (= B. maritimus subsp. cymosus (Rchb.) Soják)

  • — Aleria: bord du lac de Teppe Rosse au nord-est de la bombe, colonie dense sur 10 m2 environ, 17.7.2014, Tison, J. M. s.n. (Hb. privé).

  • Xénophyte nouvelle pour la Corse, d'origine médio-euro-péenne. Le genre Bolboschoenus (Asch.) Palla n'a pas été étudié en Corse depuis sa décomposition analytique (synthétisée par Hroudová et al., Ann. Bot. Fennici 44: 81–102, 2007). Toutefois, compte tenu des répartitions connues des cinq taxons, on peut s'attendre à y trouver surtout B. maritimus (L.) Palla (littoral) et B. glaucus (Lam.) S. G. Gm. (méditerranéen), deux plantes d'aspect très proche, à inflorescence compacte et à akènes plans-convexes, séparables surtout par l'anatomie de ces derniers. B. laticarpus possède au contraire une inflorescence à 2–5(-7) rameaux longs et des akènes nettement carénés sur la face abaxiale, caractères parfois attribués à une ascendance de B. yagara (Ohwi) Y. C. Yang (Browning et al., Ann. Bot. Fennici 33: 129–136, 1996); même si sa distribution est encore mal connue, c'est clairement une plante extra-méditerranéenne (Hroudová et al., loc. cit.). Depuis 2007, il a été identifié en de nombreux points de France continentale, mais pas encore dans la partie méditerranéenne du pays (données inédites). Cependant il est connu pour être particulièrement dynamique, voire invasif à l'occasion (Hroudová et al., loc. cit). Son apparition au lac artificiel de Teppe Rosse, naguère affligé de nombreuses xénophytes, est en faveur d'une origine exogène: compte tenu de l'étendue de la population, il a probablement été introduit en même temps que les Cyperus difformis L., Glinus lotoides L. et autres, mais, contrairement à eux, s'est maintenu grâce à son rhizome tenace.

  • J.-M. Tison

    Carex extensa Gooden.

  • — Secteur de Tenda, Désert des Agriates, marais de Padulella [42°44′N 9°12′E], bord de marais asséché, 1 m, 28.5.1986, Jeanmonod, D., D. Roguet & A. Natali J2803 (G); secteur de Tenda, Désert des Agriates à l'embouchure du Fiume Santu [42°42′N 9°15′E], îlot halophile sur la rivière, 1 m, 19.6.1987, Jeanmonod, D., R. Palese & D. Roguet J3896 (G); secteur Tenda, Saint Florent, La Roya, entre la route et la plage [42°41′N 9°17′E], marais (pré salé), 8.6.1986, Gamisans, J. 12496 (G); secteur de Tenda (littoral), environs de Saint-Florent, au SW de la baie, sous Aqua Dolce [42°40′N 9°17′E], bord de canal, fossé, 2 m, 12.5.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J2426 (G); secteur de Tenda, Saint-Florent, marais de Pezzo [42°40′N 9°17′E], dans la prairie humide bordant le marais, 5 m, 29.5.1986, Jeanmonod, D., D. Roguet & A. Natali J2848 (G); secteur Tenda, Cima di u Buttogia, au pied NE de la cime, dans le S de Saint-Florent, près du pont sur l'Aliso, au bord de la route D81 [42°40′N 9°18′E], dans l'eau stagnante entre la route et les dunes littorales, 3 m, 23.5.1980, Thiébaud, M.-A. T01681 (G); secteur de Tenda, environs de Saint-Florent, sur la D 82, entre Torra et le pont sur l'Aliso [42°40′N 9°18′E], sous la forêt de tamaris, station très humide, 5 m, 12.5.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J2412 (G); secteur de Tenda, Agriate, au N de la plage de l'Ostriconi, au SW de la Punta di l'Acciolu, petite plage de sable au N d'un petit cap entre la Cala d'Aghiu et l'Anse de Pinzuta, sur un suintement, 1.4.2014, Delage, A. & L. Nery s.n. (Hb. CBNC); étang de Biguglia, au Tombolu Biancu [42°36′N 9°29′E], groupement à Juncus maritimus, 3.7.1991, Gamisans, J. 15300 (G); étang de Biguglia, presqu'île de San Damianu, marais au CE [42°36′N 9°29′E], groupement à Obione et Artemisia caerulescens, 1.10.1991, Gamisans, J. 15434 (G); Etang de Biguglia, près du Grau, rive E, au N du pont routier [42°36′N 9°29′E], roselière ouverte saumâtre, 6.7.1991, Gamisans, J. 15361 (G); secteur de la Plaine Orientale, Isola longa (presqu'île de l'étang d'Urbino), au nord-ouest [42°03′N 9°28′E], bordure de l'Artrocnemetum, dans la ceinture avant la phragmitaie, abondant, 1 m, 31.5.1986, Jeanmonod, D., D. Roguet & A. Natali J2961 (G); secteur Côte orientale, au NE de l'Etang d'Urbino, «Pozzi Piati» [42°03′N 9°30′E], lagune sableuse, 22.9.1987, Gamisans, J. 13253 (G); secteur de la plaine orientale, au sud-est de l'étang d'Urbino, Pozzo Sale, ceinture à Juncus acutus et Spartina versicolor, 30.10.2014, Delage, A. & L. Nery s.n. (Hb. CBNC); secteur de Rotundu, nord d'Ajacciu, Costi di Villanova [41°59′N 8°40′E], rochers maritimes en présence d'émergence d'eau douce, assez abondant, 4 m, 28.6.1987, Jeanmonod, D., A. Natali, R. Palese & D. Roguet J4149 (G); Solenzara, marais de Leccia (marine de Solaro) [41°54′N 9°24′E], au bord des bras d'eau libre, 3 m, 2.5.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1803 (G); secteur Ospedale-Cagna, Pinarellu, au sud du village (nord de Porto-Vecchio) [41°41′N 9°23′E], pré salé, sables, peu abondant, 2 m, 19.6.1990, Jeanmonod, D. & M.-A. Thiébaud J5211 (G); secteur Ospedale-Cagna, Plage de Portigliolo, côte occidentale, golfe de Valinco, au bord d'un petit marais en arrière de la plage [41°39′N 8°53′E], sables littoraux et fluviatiles peu limoneux, au bord de l'eau, 1 m, 24.6.1981, Thiébaud, M.-A. T02108 (G); Zonza, entre la plage de San Ciprianu et les étangs d'Arasu, au sein de formations à Schoenus nigricans où apparaît également le rare Plantago crassifolia, 22.4.2014, Crouzet, N. s.n. (Hb. privé); secteur Ospedale-Cagna, embouchure de l'Osu, côte orientale, golfe de Porto-Vecchio, baie de Stagnolu, sur sa rive droite [41°38′N 9°19′E], prés salés et marais asséchés, sur vase, terre et sable, 1 m, 21.5.1983, Thiébaud, M.-A. & D. Roguet T03846 (G); secteur Ospedale-Cagna, Baie de Stagnolu (golfe de Porto-Vecchio), côte orientale, golfe de Porto-Vecchio, lagune sur la côte E de la baie, au S du camping du Golfo di Sogno [41°37′N 9°19′E], sur sables littoraux (non ouvert sur la haute mer), 1 m, 16.6.1983, Thiébaud, M.-A. & D. Roguet T04434 (G); secteur Ospedale-Cagna, Marina d'Arje, côte orientale, golfe de Porto-Vecchio, au bord de l'étang jouxtant la plage de la marine [41°36′N 9°21′E], sur grève exondée sableuse, 1 m, 10.6.1983, Thiébaud, M.-A. & D. Roguet T04317 (G); Porto-Vecchio: secteur de Palombaggia, étangs d'Asciaju [41°33′N 9°18′E], bord de l'étang, dans l'eau, 100 m, 29.4.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1656 (G); au S de Porto Vecchio, marais à l'W de l'étang de Santa Giulivva [41°32′N 9°16′E], zone plus sécharde entre maquis et étang, 1 m, 26.4.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1448 (G); secteur Ospedale-Cagna, Golfe de Santa Giulia, côte orientale, extrémité S de la plage, sur la dune sableuse stabilisée entre la mer et l'étang [41°32′N 9°17′E], sables littoraux, 2 m, 21.6.1981, Thiébaud, M.-A. T02011 (G); Cala di Roccapina, à droite du chemin en descendant à la plage [41°30′N 8°56′E], petit marais, 11.5.1987, Deschâtres, R. s.n. (G); secteur Ospedale-Cagna, Port de Figari, côte occidentale, grève à l'W du port [41°29′N 9°04′E], petit talus rocheux de 2–3 m de hauteur, garni de végétation, plongeant sur une dalle rocheuse sableuse au niveau de la mer, 1 m, 12.5.1982, Thiébaud, M.-A. T03047 (G); Rundinara (Suartone), en arrière de la plage [41°29′N 9°15′E], petit marais, 1 m, 11.5.1990, Gamisans, J. 14530 (G); secteur d'Ospedale-Cagna, étang de Prisarella près du golfe de Rondinara, rive nord [41°29′N 9°16′E], marais en bordure de l'étang, 1 m, 2.6.1986, Jeanmonod, D., D. Roguet & A. Natali, J3084 (G); secteur Ospedale-Cagna, Anse de Chevanu, côte occidentale, entre Bonifacio et Roccapina, au bord de l'étang de Chevanu, entre la plage et l'étang [41°28′N 9°02′E], prairie littorale sableuse, 3 m, 18.5.1983, Thiébaud, M.-A. & D. Roguet T03746 (G); secteur Ospedale-Cagna, Etang de Prisarella, côte orientale, au N du golfe de Rondinara, bord S de l'étang [41°28′N 9°16′E], sables littoraux en zone palustre, 2 m, 21.6.1981, Thiébaud, M.-A. T02032 (G); secteur Ospedale-Cagna, étang de Ventilègne [41°27′N 9°08′E], sansouire au bord de l'eau, abondant, 1 m, 28.6.2002, Jeanmonod, D., A. Schlüssel & M.-A. Thiébaud J6654 (G); secteur d'Ospedale-Cagna, étang de Balistra [41°26′N 9°13′E], banc de sable graveleux à l'ouest de l'étang, 1 m, 2.6.1986, Jeanmonod, D., D. Roguet & A. Natali, J3111 (G); secteur Bonifaciu, Cala au SE de la Punta di u Capicciolu (Est de Bonifacio) [41°26′N 9°16′E], petit replat graveleux entre les rochers, granit, assez abondant, 4 m, 25.6.1990, Jeanmonod, D. & M.-A. Thiébaud J5232 (G); Bonifacio: environs de La Tonnara, étang de Stagnolu [41°25′N 9°07′E], sables et graviers, abondant, 2 m, 28.4.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1547 (G); Portu-Vecchiu, baie de Stagnolu [41°25′N 9°07′E], dans les marécages salés, inondés, 23.9.1987, Gamisans, J. 13238 (G); secteur Bonifaciu, Majalone, côte orientale, golfe de Sant'Amanza, au bord du sentier menant de Majalone à la mer, entre Sant'Amanza et la Pointe de Capicciolu [41°25′N 9°15′E], au bord de la mer, sur rochers littoraux, 3 m, 19.5.1980, Thiébaud, M.-A. T01586 (G); Bonifacio, plage de Santa Manza [41°24′N 9°13′E], zone humide bordant le ruisseau se jettant au S de la plage, 27.4.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1497 (G); Bonifaziu, Sperone, en bordure de l'étang [41°22′N 9°13′E], pelouse humide, 11.7.1984, Gamisans, J. 11177 (G); Lavezzu, plage d'Achiarina [41°21′N 9°15′E], dépression à Ipomoea, 5.5.1992, Gamisans, J. 15443 (G).

  • Cette laîche était mentionnée comme rare (R) en Corse dans Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 197, 2013) du fait du nombre peu élevé de stations signalées. L'ensemble de ces nouvelles stations (fig. 1) montre que l'espèce est loin d'être rare dans l'île. De fait elle est présente dans tous les secteurs de l'île, du Cap Corse à Bonifacio. La carte ci-jointe donne sa distribution en fonction des données de l'herbier de Genève (G) complété par les données de la littérature (Briquet, Prodr. Fl. Corse 1: 217, 1919; Dardaine, Monde Pl. 459:20, 1997).

  • C. Habashi, D. Jeanmonod, J. Gamisans, N. Crouzet & A. Delage

    Carex praecox Schreb.

  • Ce taxon est indiqué comme RR dans Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 196, 2013). De fait il a été très peu mentionné dans l'île et, de plus, les mentions sont à prendre avec prudence. Il faut en effet relever qu'il existe un homonyme sous le nom de Carex praecox Jacq. (1778, nom. illeg.), souvent mentionné dans la littérature et qui est synonyme de Carex caryophyllea Latourr., taxon commun en Corse. En ce qui concerne le C. praecox Schreb., Briquet (Prodr. Fl. Corse 1: 195, 1910) relève que ce taxon est «signalé uniquement à Campo di Loro, entre les embouchures de la Gravona et de Prunelli (Boullu in Bull. Soc. Bot. Fr. XXIV, sess. extr. XCV)», mais il souligne que cette espèce n'a été retrouvée par aucun observateur bien que sa présence ne soit pas invraisemblable. On ajoutera a contrario que les données de Boullu sont en effet souvent issues de simples observations, donc non vérifiables, et donc que cette présence n'est alors pas certifiée. Toutefois Litardière (Candollea 15: 18, 1955) mentionne cette espèce à la «marine de Solaro, sables au bord de l'étang; 31.V.1953», ainsi qu'à la «grande plage de Cargèse (Lauranceau in Le Monde des Pl. 44: 53, specim. in hb. Litardière!)». Plus tard Gamisans (Candollea 40: 113, 1985) ajoute une mention sur la «Côte occidentale, Punta Ciuttone, pelouse humide en bordure de source, 30 m, 28.4.1984, Gamisans & Muracciole, G10 858». Ces trois récoltes sont présentes dans l'herbier de Genève (G) ainsi que deux autres planches inédites «Sentier montant, un peu humide, près vallée St. Julien, avril 1914» (G-BU) et «fossé humide, bord route de Bastia, 2 kil avant Francolo, mars 1914» (G-BU). Les 5 spécimens appartiennnent en fait à C. divisa du fait notamment de la présence de fleurs mâles à l'apex des épis, et non de fleurs femelles comme chez C. praecox. Par ailleurs les rhizomes sont épais (3 mm de diamètre) et longuement rampants, les utricules sont plutôt longs (2,8–3 mm à l'état jeune, 3,1 mm à l'état mûr), les étamines atteignent 2,5–3,1 mm et sont terminées par une pointe scabre. D'ailleurs la planche de Gamisans est annotée d'un determinavit de Piquemal indiquant Carex divisa, avec mention des caractères distinguant les deux taxons: «Epis mâles à l'apex. Le C. praecox. est plus grêle et moins rigide. Le rhizome horizontal n'est pas noueux tortueux. La plante se rencontre dans les endroits sablonneux». Suite à ces redéterminations, nous estimons que Carex praecox n'a vraisemblablement jamais été présent sur l'île et doit donc être supprimé de la flore corse!

  • C. Habashi & D. Jeanmonod

    Fig.1.

    Carte de répartition de Carex extensa Gooden, (à gauche) et de Cerastium siculum Guss, (à droite)

    (fi01_109.gif): station d'après littérature; (▪): Station précise d'après un spécimen; (▴): Station approximative d'après un spécimen.

    f01_109.jpg

    Cyperus difformis L.

  • — Secteur Plaine Orientale, commune de Lucciana, route 507 en direction de l'aéroport de Bastia-Poretta, au lieu-dit Pietrabiu, fossé humide du côté N de la route devant les pépinières «Fourny», nombreux pieds, 17.9.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC).

  • Nouvelle station pour cette cypéracée très rare qui n'était signalée jusqu'à présent que de la retenue de Teppe Rosse à Aleria et près de Propriano (Deschâtres, Candollea 45: 269, 1990).

  • A. Delage

    Eleocharis quinqueflora (Hartmann) O. Schwarz

  • L'unique mention connue pour ce taxon en Corse est celle de Litardière (Arch. Bot. Mém. 3/3: 10, 1929) sous le nom de Scirpus pauciflorus var. campester (Roth) Asch. & Graebn., au «Massif de l'Inducine: Pozzine au-dessous des bergeries de Croci, dans l'Udo-Nardetum, 1.300 m env.; 21-VII-1928». Les spécimens correspondant à cette mention ont été retrouvés dans l'herbier de Litardière, déposé à Genève (G). Ils se composent de 4 pieds dont 1 seul présente une inflorescence fertile dont le fruit n'est pas mûr. Il est donc difficile de déterminer cet échantillon avec certitude puisque le fruit est essentiel pour observer la présence ou non à son sommet d'un mamelon conique. Toutefois toutes les autres caractéristiques de ces échantillons: petite taille (4–5 cm), tige tétragone sillonnée ne dépassant pas 0,5 mm de diamètre et épi long de 3 mm, correspondent totalement à E. acicularis (L.) Roem. & Schult, et pas du tout aux exemplaires d'E. quinqueflora du continent présents dans les herbiers genevois. Nous considérons donc qu'il y a eu erreur de détermination et que compte tenu du fait que ce taxon n'a jamais été retrouvé en Corse, il doit être supprimé de la flore corse!

  • C. Habashi & D. Jeanmonod

    Schoenoplectus lacustris (L.) Palla

  • — Palasca, vallée de l'Ostriconi, étang de Cannuta, 5.6.2014, Crouzet, N. s.n. (Hb. privé) ; Ostriconi [42°40′N 9°04′E], étang, 1.5.1988, Deschâtres, R., s.n. (G); secteur du Cintu, environs d'Île-Rousse, près de Monticello, au Pozzu d'Arbu, entre la D63 et la voie de chemin de fer [42°38′N 8°59′E], dans l'étang (monospécifique), abondant, 100 m, 8.5.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J2256 (G); secteur Cintu, commune de Calvi, à la sortie E de la ville, lieu-dit Alzeta au S de la plage, zone humide en arrière du camping, 3.6.2014, O'deye-Guizien, K. cbnc observation; réservoir de Teppe Rosse (à l'W d'Aleria), rive NE [42°06′N 9°29′E], berge sablo-graveleuse en pente douce, peuplement d'hélophytes (env. 2 m de hauteur), 35 m, 8.8.1987, Lambinon, J. 87/549 (G); secteur plaine orientale, commune de Ghisonaccia, à l'E de la ville, marais d'Erba Rossa à l'extrémité de la route D144, groupement de grands hélophytes, 30.10.2014, Delage, A. & L. Nery cbnc observations; secteur Rotondu, commune de Grossetto-Prugna, au sud des Hameaux de Porticcio, à l'E de la D55, prairie humide à l'W d'Uccioli, 31.10.2014, Nery, L. cbnc observation; à l'E de Porto-Pollo, étang de Tanchiccia [41°43′N 8°49′E], marécage, dernière ceinture d'iris, abondant, 5 m, 24.4.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1298 (G); Figari, près du pont de Figari [41°29′N 9°8′E], marais, dans 20 à 30 cm d′eau, 5 m, 28.4.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1633 (G).

  • Ce taxon mentionné comme R dans Fl. Corsica (ed. 2) (Jeanmonod & Gamisans: 205, 2013) était peu signalé dans la littérature et, à notre connaissance, seulement à Bastia, Biguglia, embouchure du Liamone et de la Sagone, Campo di Loro, Caniccia, Bonifacio (Briquet, Prodr. Fl. Corse 1: 230, 1910; Litardière. Bull. Acad. Int. Géogr. Bot. 19: 96–211, 1909; ainsi que dans les relevés de Paradis & Orsini, Trav. Sci. Parc Nat. Rég. Rés. Nat. Corse, Fr. 38: 61–119.1992), soit dans les secteurs du Cap Corse, de la Plaine orientale, de Rotondu, Incudine-Bavella et Bonifacio. Les mentions ci-dessus montrent sa présence dans de nouveaux secteurs tels que ceux de Tenda, Cintu, Renosu et Ospedale-Cagna. Elles montrent aussi que ce taxon n'est pas rare, son statut de fréquence étant plutôt peu fréquent (PF) et certainement sous-observé ou sous-mentionné. Dans l'étang de Cannuta, il est très présent, et est bien souvent l'élément structurant de communautés originales d'hélophytes et amphiphytes peu fréquents sur l'île, telles que Typha angustifolia, Carex elata, C. riparia, Ranunculus lingua, entre autres.

  • N. Crouzet, D. Jeanmonod, A. Delage, L. Nery & K. O'deye-Guizien

    Juncaceae

    Juncus acutijlorus Hoffm.

  • Ce taxon est indiqué comme peut-être disparu de Corse «D?» dans Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed.2): 187, 2013) par le fait quelle a été signalée autrefois mais quelle n'a jamais été revue dans l'île depuis 1922. Briquet (Prodr. Fl. Corse 1: 262, 1910) mentionne effectivement J. acutiflorus «de Bastia à Biguglia (Salis in Flora XVI, 488); env. de Bonifacio (Boullu in Bull. soc. Bot. Fr. XXIV, sess. Extr. C.)» soit des indications datant de 1833 et 1878 mais non documentées sur des échantillons d'herbier qu'aurait vus Briquet. Mais une dizaine d'années plus tard Litardière (Bull. Soc. Sci. Hist. Nat. Corse 42/437–440: 211, 1922) mentionne ce taxon à «Ponte-Leccia, lieux humides près du Golo, 2.9.1919» et à «Tattone, aulnaie au bord du Casalta, 750 m. env. 1.9.1919» pour le var. microcephalus Husn. Une troisième mention est ensuite publiée par Litardière & Malcuit (Contributions étude phytosociol. Corse: massif Renoso: 131, 1926) dans les «parties humides de la forêt mixte de Quercus Ilex et Q. pubescens non loin du col de Menta, près de Bastelica, 760 m. env.».Toutes ces récoltes de Litardière sont présentes dans son herbier, actuellement à Genève (G), ainsi d'ailleurs qu'une quatrième planche, inédite à notre connaissance, au «N. de Cateraggio, bords du ruisseau de Russignesa» le 27.5.1952. L'analyse détaillée de l'ensemble de ce matériel montre qu'il s'agit en réalité de Juncus articulatus L., très commun en Corse. Juncus acutiflorus et J. articulatus sont proches puisqu'ils font tous deux partie du sous-genre septati Buchenau caractérisé par des feuilles cylindriques cloisonnées transversalement. Toutefois J. acutiflorus se distingue de J. articulatus par ses tápales internes plus longs que les externes, ses capsules mûres progressivement effilées à l'extrémité, à mucron peu distinct, et aux anthères dépassant généralement 1,5 fois la longueur de leur filet (Jeanmonod & Gamisans, loc.cit: 184; Tison et al., Fl. France Médit. Continent.: 322–323, 2014). Or tous les exemplaires montraient des tépales +/- égaux, des capsules mûres à mucron bien distinct et des anthères inférieures à 1,5 fois la longueur de leur filet. Nous estimons en conséquence que Juncus acutiflorus n'a vraisemblablement jamais été présent sur l'île et qu'il doit être supprimé de la flore corse!

  • C. Habashi

    Juncus compressus Jacq.

  • La seule mention précise de ce taxon est celle indiquée par Litardière (Candollea 11: 192, 1948) à «St-André-de-Bozio à Ragina, écoulement d'une source au lieu-dit Pozzi, en compagnie de J. subnodulosus Schrank, 850 m. env.; 28.7.1946». Cette mention a notamment été reprise par Gamisans (Trav. Sci. Parc Nat. Régional Réserves Nat. Corse 33: 81, 1992) avec l'indication «seule localité corse connue». La récolte de Litardière (G) a été retrouvée et examinée attentivement. Il s'avère que les individus présents sur cette planche présentent les feuilles cloisonnées transversalement caractéristiques du sousgenre septati Buchenau dont ne fait pas partie J. compressus contrairement à J. subnodulosus et J. articulatus. Les plantes de cette récolte ne présentent par ailleurs pas de feuilles basales réduites à des gaines, ni de tépales obtus. Ces plantes correspondent de fait à J. articulatus et non à J. compressus. Ce n'est pas la première fois que cette dernière espèce est mentionnée par erreur dans l'île puisque Briquet (Prodr.: Fl. Corse 1: 253, 1910) mentionne Juncus compressus comme «espèce indiquée en Corse par Salis (in Flora XVI, 488) et Bertoloni Fl. It. IV. 195) par confusion avec l'espèce suivante», soit J. gerardii. En conclusion, nous estimons que Juncus compressus n'a vraisemblablement jamais été présent sur l'île et qu'il est donc à supprimer de la flore corse!

  • C. Habashi

    Liliaceae

    Gagea granatelli L.

  • — Bonifacio, au NE de la butte granitique située sous l'embarcadère de Sperone, 12.3.2013, Ferrus, L., P. Fichot & F. Le Driant observations et photo.

  • Cette station littorale semble atypique car elle est abyssale pour la Corse et située nettement au Sud des stations les plus proches du massif de Cagna et des Tre Padule de Suartone (pour cette dernière, voir Paradis & Pozzo di Borgo, J. Bot. Soc. Bot. Fr. 30: 92, 2005). Elle est par ailleurs nouvelle pour le secteur de Bonifacio. La détermination ne laisse pas le moindre doute d'après la clé de Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 127, 2013): scape subcylindrique; 2 feuilles basales aplaties de 3 à 5 mm de large, pleines et non compressibles, subégales chez cet individu fleuri; feuilles caulinaires inférieures non tubulée à l'extrémité; pédicelles densément velus, à poils longs et flexueux. Un seul individu ayant une seule fleur a été observé. A proximité immédiate et sur cette butte granitique, nous avons vu: Charybdis undulata (f.), Colchicum sp. (f.), Gennaria diphylla (fl.), Ophioglossum lusitanicum (sp.), Ranunculus bullatus, Romulea Corsica et requienii (fl.), Thesium humile (fl.).

  • L. Ferrus, P. Fichot & F. Le Driant

    Orchidaceae

    Serapias olbia Verg.

  • — Capicorsu, entre Canari et Conchigliu, bord de la D 33, au N du Muline di Pendente, jusqu'à la cote 139 (42°51,780′N; 009°21,049′E), pelouse, 26.5.2012, Bioulez, P. & J. Gamisans s.n. (Hb. privé Gamisans).

  • Cette espèce, rare en Corse, n'était signalée, sur le versant E du Capicorsu, qu'à Centuri (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 171, 2013).

  • J. Gamisans

    Poaceae

    Aegilops ventricosa Tausch

  • — Furiani, lido de la Marana, bord de la route au nord du lieu-dit «Banda Bianca», plusieurs centaines de pieds, 11.5.2013, Fichot, P. & G. Huyghe observations et photo.

  • L'espèce n'avait pas été signalée de Corse depuis 1935 sur un ballast de voie ferrée de la Marina di Canella (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 250, 2013). Cette station, située à l'extrême nord de l'étang de Biguglia, s'étend sur plusieurs dizaines de mètres sur la bordure est de cette route. La population était assez importante et en pleine floraison. La morphologie des plantes correspond parfaitement aux critères donnés par Jauzein (Flore des champs cultivés: 746, 1995): épi long de 5 à 10 cm, cylindrique-bosselé (épi rétréci entre chaque épillet); glume portant 2 dents ou 1 dent et 1 arête de moins de 15 mm; lemme souvent à 1 arête ; base de l'épi avec 0 à 2 avortons.

  • P. Fichot & G. Huyghe

    Arundo micrantha Lam.

  • — 3 km au nord de Ghisonaccia [42°03′N 9°26′E], bord de la N198, au niveau de l'étang d'Urbino, tache d'environ 30 m2, 40 m, 2.5.2014, Hardion, L. s.n. (MARS04986); au nord de Ghisonaccia à env. 4 km sur la N198 depuis le centre, juste au nord de la ferme de Pinia [42°03′N 9°26′E], 40 m, fossé du bord de la route, abondant sur plusieurs mètres, 6.6.2014, Jeanmonod, D. & J.-F. Burri J8082 (G).

  • Nouvelle espèce pour la Corse. Longtemps placé en synonymie d'Arundo plinii Turra s.l., A. micrantha a récemment été réhabilité en tant qu'espèce distincte (Hardion et al. Candollea 67: 131–135, 2012). Cette dernière se rencontre au sud de la Turquie, à Chypre, en Crète, au Levant, en Afrique du Nord (principalement en Algérie), au sud de la Sardaigne et de la Péninsule Ibérique, ainsi que ponctuellement dans certaines localités disjointes comme Coimbra, le delta de l'Ebre, Narbonne, Golfe Juan, Trieste, Split, Dubrovnik, Thèbes et Eubée (Hardion et al., Taxon 61: 1217–1226, 2012). Bien que circum-méditerranéenne, cette espèce, dont l'indigénat paraît souvent douteux, reste rare et/ou sous-signalée dans de nombreuses régions. Ainsi, seraient à rechercher d'autres stations vers Aléria et ailleurs. En tous points plus grands que l'italo-balkanique A. plinii s.s., A. micrantha en diffère notamment par ses nœuds glabres (vs pubescents). En Corse, A. plinii a été mentionné par Marsilly (Catalogue Flore Corse: 162, 1872), sous le nom de «A. pliniana Turr.» (avec A. mauritanica Desf. pour synonyme), au «bord des eaux à Porto-Vecchio, RR (E. Rev. et P. Mab.)», donnée reprise dans toutes les flores sans jamais être confirmée. Par ailleurs, A. micrantha se différencie du cosmopolite et très commun A. donax L. (canne de Provence), par un rhizome similaire au chaume (vs. épais et tubéreux), une hauteur inférieure (2,4–3,3 m vs 4,3–5,2 m en moyenne), des feuilles plus étroites (2,5–3,2 cm vs 4,8–6,6 cm), des épillets à 1(-2) fleurs à lemmes portant des poils (2,5– 4,5 mm) insérés perpendiculairement sur un anneau dans le quart inférieur, vs 3–5 fleurs à lemmes munies de longs poils (5–6 mm) insérés obliquement (Hardion et al., Taxon 61: 1217–1226, 2012). Enfin, A. micrantha a aussi été confondu avec le roseau commun, comme l'attestent certains spécimens de Phragmites australis (Cav.) Steud. identifiés par erreur en Corse sous le nom d'A. plinii s.l. (e.g. in MARS).

  • L. Hardion, B. Vila & R. Verlaque

    Digitaria ciliaris (Retz.) Koeler

  • — Bonifacio: bord d'un chemin public au nord du golf de Sperone, localisé, 1.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé, G).

  • Xénophyte nouvelle pour la Corse, d'origine pantropicale, proche de D. sanguinalis (L.) Scop. dont elle diffère par ses lemmes à nervures latérales pratiquement dépourvues de spicules pectiniformes et par la glume supérieure dépassant généralement la moitié de l'épillet. En outre, les feuilles sont proportionnellement étroites et glabres à la face supérieure, mais il faut se méfier de ces caractères dans le sud de la Corse où on peut les retrouver, associés ou non, chez certaines des nombreuses variations de D. sanguinalis. La présence de franges internervurales sur les lemmes, longtemps considérée à tort comme caractéristique de D. ciliaris, est en fait possible et inconstante chez les deux espèces (Wilhalm, Willdenowia 39: 247–259, 2009). Digitaria ciliaris est bien implanté en Espagne et en Italie, mais n'est connu en France que par une récolte ancienne à Avignon et il n'en existait aucune mention en Corse (Wilhalm, loc. cit.). Une sous-observation par confusion avec D. sanguinalis est certaine. Rappelons aussi qu'une troisième espèce de ce groupe, D. radicosa (J. Presl) Miq., à glume supérieure plus courte et à rachis des épis lisses, a été trouvée en Corse (Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio, 1969, Coûteaux: cf. Verloove, Candollea 63: 227–233, 2008). Il convient donc d'examiner attentivement les digitaires corses ressemblant à D. sanguinalis, même si l'omniprésence et le polymorphisme de ce dernier aux étages inférieurs de l'île sont parfois décourageants (J.-M. Tison obs. pers., 2011–2012).

  • J.-M. Tison

    Digitaria violascens Link

  • — Canale-di-Verde: ornière détrempée d'un chemin à 350 m à l'ENE du pont de Teghia, 90 m, quelques pieds, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Bonifacio: golf de Sperone, abondant, aussi çà et là hors du golf dans les pelouses et les ourlets environnants, 1.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. Privé, G).

  • Xénophyte nouvelle pour la Corse, originaire d'Asie tropicale, proche de D. ischaemum (Schweigg.) Mühl. dont elle diffère par ses épillets plus petits, plus serrés, moins rapidement caducs, à poils moins abondants et non crépus ne donnant pas d'aspect «farineux» à faible grossissement. Alors que D. ischaemum est invariablement une petite thérophyte d'été aux tiges souples et graciles, D. violascens est globalement plus robuste et surtout extrêmement variable selon le biotope. Bien que sa morphologie habituelle en Corse soit, comme en France continentale, celle d'une thérophyte aux tiges étalées et rigides de 10–25 cm, certains exemplaires bonifaciens sont fortement radicants aux nœuds et peut-être pérennants; ceux situés à l'ombre développent parfois des tiges ascendantes pouvant atteindre 60 cm, à feuilles de 8–12 cm, commençant ainsi à ressembler aux populations tropicales. L'espèce a été récemment identifiée en Europe, notamment dans le Midi de la France et en Lombardie (Jauzein, Monde Pl. 443: 28–30, 1992, sub D. longiflora (Retz.) Pers.; Verloove, Candollea 63: 227–233, 2008). Elle infeste notoirement les gazons artificiels régulièrement tondus, sans qu'on sache exactement si c'est un polluant des semences ou une xénophyte d'origine différente réussissant particulièrement bien dans ce biotope (Verloove, loc. cit.). Le cas de Bonifacio, où elle se distribue sur l'ensemble du green alors quelle n'existe pas, par exemple, dans les plates-bandes de l'agglomération, est en faveur de la première hypothèse.

  • J.-M. Tison

    Eleusine tristachya (Lam.) Lam.

  • — Secteur Plaine Orientale, commune de Lucciana, route 507 en direction de l'aéroport de Bastia-Poretta, au lieudit Pietrabiu, du côté N de la route devant les pépinières «Fourny», quelques pieds, 17.9.2014, Delage, A. cbnc. observation; commune de Santa-Lucia-di-Moriani, en plusieurs points le long de la D109, entre les lieuxdits Prunete et Petrignani, 17 m, 17.7.2014, Delage, A. cbnc observation; commune de San-Nicolao, bord de la D330 à l'W de Piedigrado, 120 m à l'E du pont coté 236, 17.7.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC); commune de Prunelli-di-Fium'Orbu, le long de RN198 au S de Ghisonaccia, sur le terre-plein central de la route au sud immédiat du rond-point de Migliacciaru, 10 m, 1.9.2014, Delage, A. cbnc observation.

  • Ces observations confirment l'installation de cette espèce, découverte en Corse en 2012 (Delage, Candollea 67: 301, 2012). Si la plante est visiblement bien implantée et en progression en Casinca, où elle a été initialement observée, elle est en revanche nouvelle pour le Fium'Orbu et la région bastiaise.

  • A. Delage

    Hordeum marinum Huds. subsp. marinum

  • — Secteur Bonifacio, île de Cavallo, zone humide à hautes herbes, au S de l'étang de la Cala di u Grecu, un peu au N de l'aérodrome, près d'un héliport, 23.4.2014, Delage, A. & Y. Petit s.n. (Hb. CBNC).

  • Nouvelle mention pour ce taxon considéré comme rare en Corse, où la subsp. gussoneanum (Parl.) Thell. est nettement plus fréquente. La plante avait déjà été autrefois récoltée à Bonifacio (sans précision), mais elle n'avait pas été mentionnée sur l'île de Cavallo jusqu'à présent à notre connaissance, l'observation initiale (inédite) datant toutefois de 1994 par G. Paradis & C. Lorenzoni.

  • A. Delage & Y. Petit

    Hyparrhenia hirta (L.) Stapf subsp. hirta

  • — Secteur Incudine-Bavella, commune de Solaro, une dizaine de pieds sur le talus de la RN 198, au niveau du «Marais de Péri», 10 m, 13.6.2003, Dardaine, P. s.n. (Hb. Privé).

  • Ce taxon est noté très rare (RR) dans Fl. Corsica (ed. 2, Jeanmonod & Gamisans: 287, 2013) où il est indiqué d'une seule station située à Linguizetta. Les plantes portent une ligule courtement ciliée et de longs poils sur la bractée entourant l'ensemble de deux grappes.

  • P. Dardaine

    Panicum dichotomiflorum Michx.

  • — Mezzavia: CD81 un peu au nord du pont de chemin de fer, près de la station d'essence, 24.8.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Signalé en Corse seulement à Ghisonaccia (Deschâtres, Candollea 45: 276, 1990). D'après son comportement en France continentale, l'espèce ne devrait guère dépasser le statut de diaphyte tant qu'elle se cantonne aux étages thermo- et mésoméditerranéen. En revanche elle pourrait se naturaliser dans les zones humides des basses montagnes, jusqu'à 1000 m ou plus, surtout comme commensale des cultures.

  • J.-M. Tison

    Paspalum vaginatum Sw.

  • — Bonifacio: échappé du golf de Sperone, le long du chemin nord et au bord d'un ruisseau se jetant dans la mer, 1.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. Privé, G).

  • Xénophyte nouvelle pour la Corse, d'origine pantropicale, proche de Paspalum distichum L. dont elle diffère par ses tiges aériennes courtes et grêles, par ses feuilles rapidement convolutées, par ses petits épis (12–30 × 2–3 mm) et par ses glumes glabres. Le taxon, qui semble être ici le constituant d'origine du green, est connu pour avoir fourni plusieurs cultivars destinés tout spécialement aux parcours de golf des régions maritimes (Brosnan & Deputy, Seashore Paspalum, University of Mânoa, 2008,  http://www.ctahr.hawaii.edu/oc/freepubs/pdf/TM-1.pdf; Carrow, USGA Turfgrass Environm. Res. 4(13): 1–9, 2005). De là, il colonise ensuite les pelouses de proche en proche et manifeste rapidement un caractère invasif: il est ainsi considéré à haut risque par Pacific Island Ecosystems at Risk ( http://www.hear.org/pier/species/paspalum_vaginatum.htm). Non spécialement nitrophile, tolérant au sel et à de fortes variations édaphiques, doté d'un système rhizomateux dense et tenace qui élimine la concurrence à l'exception de quelques autres pestes (Digitaria violascens, Eleusine indica (L.) Gaertn.), il est beaucoup plus dangereux que Paspalum distichum pour les pelouses naturelles. En France, il s'est naturalisé au Pays Basque où il forme désormais des gazons monospécifiques dans de nombreuses stations proches du littoral, y compris sur vases salées. Son extension est limitée à Sperone par la garrigue où il ne peut pénétrer, mais il profite de toutes les ouvertures favorables; si des fragments de rhizome étaient transférés accidentellement sur des sites comme la dépression de Musella ou le littoral de Sant'Amanza, l'impact pourrait être catastrophique.

  • J.-M. Tison

    Phalaris caerulescens Desf.

  • — Palasca, vallée de l'Ostriconi, immédiatement à la sortie nord du camping «Village de l'Ostriconi», le long de la piste menant à la plage, quelques individus dans une prairie de fauche mésophile légèrement rudéralisée, dans une écologie atypique en Corse, 6.6.2014, Delay, F. & N. Crouzet observations; chemin de la gare de Furiani à l'Etang de Biguglia [42°39′N 9°27′E], fossé le long du chemin, 28.5.1935, Litardière, R. V. s.n. (G); Ajaccio, entre la Chapelle des Grecs et le cimetière, à droite de la route [41°55′N 8°43′E], bord du fossé, 25.5.1951, Litardière, R. V. s.n. (G); Sari di PortoVecchio, unterhalb des Dorfes [41°50′N 9°22′E], Wiese, 300 m, 25.5.1935, Aellen, P. 2906 (G); en descendant à la plage d'Erbaju [41°30′N 8°55′E], 20.5.1980, Deschâtres, R. s.n. (G); marais de Campo Longo, près Bonifacio [41°23′N 9°12′E], 18.5.1907, Stefani, J. s.n. (G).

  • Ce taxon est mentionné rare en Corse (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 271, 2013) et connu de la plaine de Bastia à Biguglia, Corte, Ajaccio, à la Cala di l'Avena, au golfe de Santa-Manza et à Bonifacio selon Briquet (Prodrome Fl. Corse 1: 69, 1910; Dutartre, Rev. Sci. Bourbonnais Centre France 1980: 20–27, 1980; Jeanmonod, Candollea 45: 276, 1990). Ces nouvelles mentions précisent sa répartition, montrent sa présence dans un nouveau secteur (Tenda) et indiquent qu'il n'est pas si rare dans l'île, son statut de fréquence étant plutôt peu fréquent (PF) et certainement sous-observé ou sous-mentionné. Il est par ailleurs probablement en expansion du fait de l'intensification des facteurs d'anthropisation puisqu'il s'agit d'un taxon facilement rudéral et sub-nitrophile.

  • N. Crouzet & D. Jeanmonod

    Piptatherum coerulescens (Desf.) P. Beauv.

  • — Secteur Rotondu, commune de Piana, près du sentier vers le Capu Rossu, au SW de la Punta di a Guardiola, à proximité du point coté 245, pelouse et fruticée naine sur affleurement rocheux, et au NE de Palani, un peu à 1'WSW du point coté 259, dans les fissures d'une paroi rocheuse, 24.9.2014, Delage, A. & L. Nery s.n. (Hb. CNBC); commune de Piana, entre le Capu Rossu et la plage d'Arone, Punta di l'Ancisa, à l'extrémité du sentier allant de la D824 (lieu-dit Baia Ars a) à la pointe, non loin du point coté 88, maquis ouvert et fruticée naine rocailleuse, 24.9.2014, Delage, A. & L. Nery cbnc observations; commune de Piana, à 1'W de la plage d'Arone, Punta a i Tuselli, petit cap à l'est de la pointe, près du point coté 30, rochers et lisière de fourré littoral, 24.9.2014, Delage, A. & L. Nery cbnc observations; commune de Cargèse, Punta d'Orchinu, versant N, dans la crête sommitale du cap situé au N d'Erbaghiolu, vers 120 m, et versant S, en plusieurs points le long de l'ancien sentier, au S d'Erbaghiolu, 26.9.2014, Delage, A. & L. Nery s.n. (Hb. CBNC); Secteur Bonifacio, au S du golfe de Sant'Amanza, Punta di u Capicciolu, versant S, rochers littoraux dans la partie N de la petite plage située au N de Majalone et au S de Confortinu, et maquis ouvert rocailleux à 30 m env., à l'E de Confortinu et au S de la tour de Sant'Amanza, 22.6.2014, Delage, A. & L. Nery s.n. (Hb. CBNC).

  • Considéré jusqu'à présent comme très rare, le Piptatherum coerulescens s'avère finalement un peu plus répandu dans les maquis arrières-littoraux de l'étage thermoméditerranéen, avec des populations de tailles variables allant de quelques individus à plusieurs dizaines de plantes, suivant les stations que nous avons observées. Les localités des environs du Capu Rossu et des pointes de Cargèse font la liaison entre celles déjà connues de Scandola, de la Parata et du chemin des crêtes à Ajaccio. Si l'on prend en compte les ensembles de sous-populations nouvellement observées, environs du Capu Rossu, Punta d'Orchinu, Punta di u Capicciolu et les stations historiques, on peut considérer qu'on connaît à l'heure actuelle 7 localités pour cette espèce, qui passerait donc de la catégorie très rare (RR) à rare (R).

  • A. Delage & L. Nery

    Puccinellia festuciformis subsp. lagascana juliá & J. M. Monts.

  • — Monaccia d'Aullene: bord de la lagune de Furnellu, juin 1998, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Sous-espèce nouvelle pour la Corse, découverte à l'occasion d'une révision de matériaux divers du genre Puccinellia pour le projet Flora gallica et pour une monographie du genre en France. Il n'existe pas d'étude détaillée de Puccinellia festuciformis s.l. en Corse, mais nos autres récoltes correspondent tantôt au subsp. festuciformis bien typique, tantôt à ce qui semble être une version géante de ce dernier. Le subsp. lagascana, naguère nommé à tort P. convoluta (Hornem.) Fourr. (synonyme de subsp. festuciformis, cf. Julià, El génere Puccinellia Parl. a la Península Ibérica. Thèse Doet., microfilm no 1462, Universitat de Barcelona, 1992), possède au contraire un port plus réduit que le type et surtout des lemmes plus courtes (moins de 3 (-3,3) mm, sauf parfois les 1–2 inférieures), des caryopses plus courts (moins de 2 mm) et des épillets à glumes et lemmes plus lâchement imbriquées. La récolte citée a bien tous ces caractères, mais se singularise par ses lemmes intensément pourprées, alors que le subsp. lagascana est généralement peu pigmenté. Malgré cette morphologie un peu inhabituelle, elle n'est compatible ni avec le subsp. festuciformis, ni avec le seul autre taxon du complexe connu en région tyrrhénienne, P. gussonei Parl., dont le rare matériel disponible a des tiges plus courtes, des feuilles bien plus fines et des lemmes plus grandes.

  • J-M. Tison & R. Portal

    Stipa neesiana Trin. & Rupr.

  • — Secteur Cap Corse, marine de Pietracorbara, avant la chapelle St Antoine, 12.5.2011, Reymann, J. cbnc observation; Bastia, gare maritime au niveau d'un des deux parterres au nord de la zone d'embarquement, quelques pieds en pleine floraison, 11.5.2013, Fichot, P. & G. Huyghe observations et photo; Comm. d'Olmeta-di-Tuda, à l'est du col de Santo-Stephano, bord graveleux de la route D62, une dizaine de touffes, 440 m, 16.5.2014, Alphand, J. s.n. (Hb. privé); secteur Incudine-Bavella, commune de Sari-Solenzara, bord W de la RN198, entre l'anse de Canella et l'anse de Tanone, 27.5.2010, Delage, A. cbnc observation.

  • Cette espèce naturalisée d'origine sud-américaine était déjà connue de 8 stations à Macinaggio, Biguglia, Ortale, Saint-Florent, Urtaca et Ponte-Leccia (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 274, 2013). Ces dernières observations montrent qu'elle a nettement étendu son aire de répartition dans l'île et que son statut de fréquence passe de R (rare) à PF (peu fréquent).

  • P. Fichot, G. Huyghe, A. Delage, J. Reymann & J. Alphand

    Vulpia ciliata var. penicillata (Murb.) Litard.

  • — Zonza: trouées dans des cistaies au nord-ouest des étangs d'Arasu, parmi un Tuberarion se développant sur des sols écorchés dans des interstices parmi des rochers affleurants, 20.4.2014, Crouzet, N. s.n. (Hb. privé).

  • Cette variété très rare (RR), distincte du type par le type de pilosité des lemmes, n'avait pas été notée dans le secteur de Portivecchju. La valeur de ce taxon reste à étudier. Il est notamment ignoré par Tison et al. (Fl. France Médit. Continent.: 62, 2014).

  • N. Crouzet

    Potamogetonaceae

    Potamogeton schweinfurthii A. Benn.

  • — S.-Lucia di Porto Vecchio, Rio Cavu [41°48′16″N 9°03′30″], étang sur le rocher au bord de la rivière, 160 m, 19.6.2012, Desfayes, M. s.n. (G).

  • Cette espèce n'était connue qu'en une seule localité de l'île, sur la même côte mais plus au nord au réservoir de Péri (Kaplan, Preslia 77: 419–431. Elle a été trouvée dans trois localités en Sardaigne (Desfayes, Fl. Médit 310: 68, 2008).

  • M. Desfayes

    DICOTYLEDONES

    Aceraceae [in Sapindaceae]

    Acer ×coriaceum Bosc (= A. monspessulanum L. × A. obtusatum Willd.)

  • — San Gavinu du Fiumorbu, montée à la Bocca Bianca depuis le gite de Castaghiu, dans le vallon de l'Abatescu [41°57′N 9°14′E], forêt clairsemée et fruticée basse, en exp. NNE, plusieurs pieds, 980 m, 7.6.2014, Jeanmonod, D. & J.-F. Burri J8087 (G).

  • Hybride nouveau pour la Corse. Ces arbres ne pouvaient être que spontanés, bien loin du village. Ils présentent toutes les caractéristiques morphologiques d'un hybride et ne peuvent guère correspondre à une forme d'A. monspessulanum L. En effet, ces arbres étaient adultes, de plusieurs mètres de haut, bien fructifiés, avec, pour l'exemplaire récolté, des feuilles trilobées, non coriaces, atteignant 6 cm de long et 9 cm de large, divisées jusqu'à environ la moitié, à lobes faiblement mais nettement lobés-dentés, à faces inférieures poilues le long des nervures, à fruits à samares faisant un angle de 80–100° et atteignant 3 cm de long. Ces arbres étaient peu nombreux et à proximité de plusieurs pieds d'A. obtusatum Willd. qui est très probablement l'un des parents, l'autre étant bien entendu Acer monspessulanum (Lillo et al., Arboles en Espana: 469, 1999). Ce taxon est morphologiquement proche d'A. ×martinii Jord. (= A. monspessulanum × A. opalus selon Krüssmann et al., Broad leaves trees and shrubs 1: 80, 1976) qui n'a été mentionné qu'à Calacuccia et dont la présence reste à confirmer (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 595, 2013), l'échantillon récolté par Conrad n'étant composé que de 2 feuilles non entières, très petites à 3 lobes très profondéments divisés, eux-mêmes lobés, selon l'exemplaire présent à G.

  • D. Jeanmonod

    Amaranthaceae

    Amaranthus blitoides S. Watson

  • — Ostriconi, rive droite de la rivière à env. 1 km en amont du pont de la route N199 [42°40′N 9°4′E], 22.9.1989, Deschâtres, R. s.n. (G); St. Florent [42°41′N 9°18′E], 27.9.1993, Deschâtres, R. s.n. (G).

  • Espèce nouvelle pour le secteur de Tenda. Cette amaranthe, signalée en Corse depuis 1982 mais récoltée pour la première fois en 1975 (Deschâtres et al., Candollea 41: 20–21, 1986), est peu fréquente. Elle est signalée surtout dans l'est de la Corse mais aussi dans la région de Calvi et dans la vallée du Tavignano. Ces stations découvertes dans l'ex herbier Deschâtres sont les plus septentrionales.

  • D. Jeanmonod

    Apiaceae

    Aegopodium podagraria L.

  • — Rutali: dans un contexte frais (exposition Nord, en compagnie de Laurus nobilis, Ilex aquifolium, Sambucus nigra, Symphytum bulbosum), dans un jardin à l'entrée du village, en contrebas de la D305, 3 pieds, 535 m, 31.5.2014, Delay, F. & N. Crouzet s.n. (Hb. Privé Delay, photos en fleurs puis en fruits).

  • En Corse, cette espèce n'était connue qu'en aval de Corte, en ripisylve (voir Deschâtres, Candollea 42: 44, 1987).

  • F. Delay & N. Crouzet

    Araliaceae

    Hedera helix subsp. maroccana (McAll.) Fennane

  • — Secteur Incudine-Bavella, commune de Sari-Solenzara (Corse du sud), à l'embouchure de la Solenzara, rive droite, sur un muret et au sol sur des éboulis pierreux, sur une surface d'environ 1 are, 6.9.2010, Dardaine, P. s.n. (Hb. Privé).

  • Nouvelle espèce subspontanée pour la Corse. Hedera maroccana a récemment été décrit dans Rutherford et al. (Plantsman 15: 115–128, 1993). Pour la délimitation de ce taxon on consultera également Valcárcel & Vargas, Am. J. Bot. 97: 1555–1573, 2010). Pour l'identification, la présence du trichome orange à 4–9 rayons fusionnés jusqu'au quart inférieur est déterminant (Verloove, Manuel alien plants Belgium,  http://alienplantsbelgium.be/content/hedera, consultation 7.11.2014).

  • P. Dardaine & T. Mahevas

    Asteraceae

    Cotula australis (Spreng.) Hooker f.

  • — Ajaccio, quartier «de l'Amirauté», près du port de plaisance «Charles Ornano», plusieurs pieds entre le bas du trottoir et le parking goudronné, d'une part près des poubelles et d'autre part à côté de la station d'essence pour les bateaux, 1 et 4.5.2014, Texier, E. & G. Paradis s.n. (Hb. privé Paradis); La Rondinara, parking près de la presqu'île de la Rundinara, très abondante, 29.4.2013, Le Driant, F. observation et photos; Bonifacio, parking des bateliers, 50 m au nord du coin nord-est du port principal de la ville, très abondante, 30.4.2013, Le Driant, F. observations.

  • Cette espèce adventice, originaire d'Afrique du Sud, était signalée de cinq autres stations dans l'île: à Saint-Florent, Cateraggio, Calanches de Piana, Porto-Vecchio et à l'entrée de Bonifacio (Tison & Jauzein, Candollea 54: 399, 1999; Jeanmonod et al., Candollea 56: 162–63, 2001; Pax, Candollea 61: 18, 2006). Ces nouvelles stations montrent qu'elle se propage. Elle passe du statut RR au statut R et il est probable qu'elle soit bien plus fréquente.

  • F. Le Driant, E. Texier & G. Paradis

    Filago lutescens Jord. subsp. lutescens

  • — Corsica, Secteur Cintu, Val d'Ascu, vallon de Luoguniellu, rive droite, pelouses et fruticées, 850 m, 22.6.2014, Gamisans, J. s.n. (Hb. privé, G).

  • Cette espèce, très rare en Corse, n'était signalée que dans le massif du San Petrone en deux localités (Punta Alta et Cima a e Caldane, voir Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed 2): 780, 2013).

  • J. Gamisans

    Senecio inaequidens DC.

  • — Porticcio, rive de la route D 55, en face du passage pour piétons, conduisant à la future aire de jeux pour enfants, utilisée comme parking lors de notre observation [41°53′30″N 8°48′17″E], 5 m, 26.7.2014 & 11.10.2014, Paradis, G. observation et photos.

  • Dans cette station, plusieurs touffes occupaient 5 m2 environ à la fin juillet. Un fauchage du bord de la route en septembre a réduit la surface de la plante à moins de 1 m2. Cette plante envahissante est connue de Calvi, Galeria et Arro (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 803, 2013). Pour limiter son expansion, elle fait l'objet d'arrachages réguliers de la part du Conservatoire botanique national de Corse. Par suite de sa petite superficie, cette station de Porticcio devrait être éradiquée facilement.

  • G. Paradis

    Soliva pterosperma (Juss.) Less.

  • — Bonifacio, golfe de Rondinara, 2.5.2013, Fichot, P. & G. Huyghe observations et photo.

  • Cette station, de quelques rares pieds fleuris et fructifiés, se situe au niveau de la partie SE du grand parking d'accès au golfe de Rondinara, sous des arbres en compagnie d'une population dense, mais occupant une petite surface, de Cotula australis. Soliva pterosperma est la seule espèce déterminée avec certitude en France (et non en adventice). D'après Michaud et al. (Candollea 65: 13–14, 2010), Soliva est connue en Corse sur la commune de Biguglia depuis 2008 et de Serriera (D81 en direction de Porto) en 2010.

  • P. Fichot & G. Huyghe

    Tragopogon dubius Scop.

  • — Secteur San Pedrone, commune de Sermano, au N du village, prairie humide à Epipactis palustris au dessus de la route D41, au NE du lieu dit Cavacciane, 4.7.2014, Delage, A. cbnc observation; Secteur Rotondu, Corte, sortie SE de la ville, le long de la N200, à l'E du lieudit Fornacina, friche près du parking du CBNC, au N de la minoterie et du ruisseau temporaire, 15.10.2013, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC, photos).

  • Deux nouvelles mentions pour ce taxon rare dont l'indigénat n'est pas établi (voir notamment Jeanmonod & Schlüssel, Asteraceae III: 28–29, 2012). La localité de Sermano n'est pas très éloignée de celle observée par Deschâtres près de la chapelle St-Antoine de Bustanico en 1977.

  • A. Delage

    Tragopogon eriospermus Ten.

  • — Bord herbeux de la route N193 à Via Nova au nordest de Ponte Leccia, près de Valle di Rostino dans la Haute-Corse, 175 m, 15.5.2013, Alphand, J. s.n. (Hb. privé); Porto-Vecchio, le long de la Nationale sur plusieurs centaines de mètres de long, à l'entrée sud de Porto-Vecchio en venant de Bonifacio (vers Precoggio), plusieurs dizaines d'individus, 29.4.2013, Le Driant, F. observation et photos.

  • Cette espèce n'était pas signalée dans le sud de l'île (Jeanmonod & Schlüssel, Compl. Prodr. Fl. Corse, Asteraceae-III, 2012). Elle est nouvelle pour le secteur d'Ospedale-Cagna mais aussi pour celui de San Petrone. Les plantes, en fleurs, présentaient bien les caractéristiques de cette espèce: fleurs rose-violacé à ligules périphériques nettement plus longues que la moitié des bractées involucrales; celles-ci étalées mais non réfractées sur le pédoncule.

  • F. Le Driant & J. Alphand

    Brassicaceae

    Brassica procumbens (Poir.) O. E. Schulz

  • — Nord-est d'Ajaccio, route D 1, de 1,5 à 1,6 km au N de la gare de Mezzana, à l'E du lieu-dit Cardiccia, en bordure de la route, dans le talus, ainsi que dans un champ [41°59′29 à 33″N 8°50′07 à 08″E], 80–83 m, nombreux pieds, 15.12.2013, Paradis, G. s.n. (Hb. privé).

  • Cette adventice, considérée comme RR (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 553–554, 2013), était connue des bords de la N 196 (à l'E de Pisciatella) et des environs de Porto-Vecchio (Vivant, Monde Pl. 359: 6–8, 1968; Lambinon & Deschâtres, Candollea 48: 546, 1993). Cette nouvelle localisation étend donc plus au nord la connaissance de sa répartition en Corse.

  • G. Paradis

    Cardamine impatiens L.

  • — Chisa, en dessous du village sur la D645, près du pont sur le ruisseau de Codda Vacca [41°55′N 9°17′E], graviers en bordure de ruisseau sous la ripisylve, 1 seul pied, 293 m, 6.6.2014, Jeanmonod, D. & J.-F. Burri J8079 (G).

  • Espèce nouvelle pour le secteur Incudine-Bavella. En effet cette cardamine est très localisée en Corse. Elle est bien présente dans le secteur de San Petrone et un peu plus rare dans celui du Renosu. Hors de ces deux secteurs, elle n'a été signalée que dans celui du Rotondu, dans la Restonica au ravin de Nocaria.

  • D. Jeanmonod

    Hymenolobus procumbens subsp. revelierei (Jord.) Greuter & Burdet

  • — Secteur Cap Corse, extrémité du Cap, commune de Rogliano, à l'E de Barcaggio, petit cap entre la plage de Cala et la pointe d'Agnello, près du sentier littoral, rive W de la petite crique au centre du cap, pelouse à annuelles halophiles, 16.5.2013, Delbosc, P. & F. Bioret observation; côte E, commune de Morsiglia, Golfu Alisu, à l'ouest immédiat de Barcajo, au nord de la plage de Golfu Alisu, fruticée littorale sur rochers «gréseux», 20 m env., assez nombreux pieds, 2.4.2014, Delage, A. cbnc observation; côte E, commune de Farinole, au N de la marine, Scogliu di Farinole, rochers calcaires sur la plate forme sommitale, 7 m, pelouse littorale, nombreux pieds, 2.4.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC et photos).

  • Les trois nouvelles mentions de ce taxon confirment qu'il est effectivement moins rare que l'on croyait, ainsi que le notent Paradis & Piazza (Candollea 67: 308, 2012), et en particulier dans le secteur Cap Corse. Son statut de fréquence doit passer de R à PF (peu fréquent).

  • P. Delbosc & A. Delage

    Lepidium virginicum L.

  • — Ajaccio, quartier Belvédère, trottoir du bord de la rue Jean Chieze, issue de la D11, au bas de la villa «Floria» et face à la villa «L'air du maquis» [41°55′17″N 8°43′40″E], 90 m, une dizaine d'individus, certains de 40 cm de haut, en fleurs et avec les silicules, 4.5.2014, Paradis, G. s.n. (Hb. privé).

  • Cette adventice, originaire d'Amérique du Nord, n'a été signalée qu'à Porto et Portivecchju (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 574, 2013).

  • G. Paradis

    Cactaceae

    Austrocylindropuntia subulata (Muehlenpf.) Backeb.

  • — Lucciana: friche près de l'angle sud-ouest de l'aéroport de Poretta, 1 buisson multicaule fleuri et fructifié de 3 × 3 m environ accompagné de plusieurs boutures, 17.7.2014, Tison, J.-M. observation et photos; Conca: talus rocheux et grillagé de la RN200 immédiatement au nord de Fautea, 1 jeune individu stérile de 1 × 1 m environ, 4.5.2013, Tison, J.-M. observation et photos; Lecci: San Ciprianu, dans un maquis bas en bord de route au niveau de l'intersection entre l'avenue de la Marine (D668) et le boulevard Napoléon, vraisemblablement issu de déchets de jardin, 26.9.2013, Crouzet, N. observation et photos.

  • Espèce citée hors cultures en Corse seulement à Bastia en 1995 (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 319, 2013). Probablement sous-notée, elle fait partie des plantations fréquentes dans l'île, alors qu'elle n'existe en France continentale que dans quelques collections. La station de Lucciana est peut-être le reste d'une ancienne plantation volontaire, mais montre de toute façon une dynamique d'expansion en l'absence de tout entretien; quant à celle de Fautea, il est peu probable qu'elle ait été introduite à dessein. L'espèce a un potentiel invasif en climat thermoméditerranéen, avéré en Catalogne (Sant'elorza et al., Atlas Plantas Alóctonas Invasoras España, 2004). Elle peut également causer des blessures relativement graves, car ses aiguillons atteignant 8 cm sont beaucoup plus solides et plus vulnérants que ceux des divers Opuntia naturalisés en région méditerranéenne.

  • J.-M. Tison & N. Crouzet

    Callitrichaceae [in Plantaginaceae]

    Callitriche brutia Petagna

  • — Désert des Agriates, près du pont du Diable, dans des vasques du lit d'un petit ruisseau, juin 1998, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Zonza: 200 m au nord des étangs d'Arasu, écoulement d'eaux douces temporaires dans des trouées du maquis, avec Isoetes velata A. Braun, Helosciadium crassipes W. D. J. Koch, Myosotis sicula Guss., entre autres, 22.4.2014, Crouzet, N. s.n. (Hb. privé); au S de Porto Vecchio, U Francolu, (étang à l'E de la RN198) [41°28′N 9°13′E], dans l'étang, dans 20 à 80 cm d'eau, abondant, 1 m, 26.4.1985, Jeanmonod, D. & D. Roguet J1487 (G).

  • Ce callitriche, très rare en Corse, n'était connu que du Désert des Agriate (Cavallare, Faggiola), de Calvi (Figarella), de Ghisonaccia et du ruisseau de Tivella entre Partusi et Coci Pecora, selon Briquet & Litardière (Prodr. Fl. Corse 2/2: 105, 1936), Lambinon et al. (Candollea 44: 577, 1989) et Crouzet et al. (Candollea 67: 309, 2012). La première localité mentionnée avait déjà été publiée sous le nom de Callitriche truncata Guss. (Tison, Candollea 56: 164, 2001). Un réaxamen de ce matériel a montré qu'il s'agissait en fait d'une forme submergée de C. brutia avec des fruits anormaux. Ces nouvelles localités le font passer du statut (RR) à celui de R (rare).

  • N. Crouzet, D. Jeanmonod & J.-M. Tison

    Callitriche palustris L.

  • — Corte: petits plans d'eaux périphériques autour du lac de l'Oriente, vers 2060 m, 22.9.2013, Crouzet, N. s.n. (Hb. privé).

  • L'espèce (notée RR) semble restreinte aux lacs et pozzi d'altitude de Nino et Rinoso (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 662, 2013).

  • N. Crouzet

    Callitriche truncata Guss.

  • — Pont de Figari, entre Bonifacio et Sartène [41°29′N 9°05′E], 0–1 m, 18.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G), dét. C. Habashi.

  • Ce taxon n'était connu en Corse qu'à Lavezzi (Conrad, Bull. Soc. Sci. Hist. Nat. Corse 643: 127, 1982). Il avait également été signalé dans le désert des Agriates (Tison, Candollea 56: 164, 2001), mais selon ce dernier auteur, cette mention est fausse, un réexamen de ces échantillons ayant montré qu'il s'agissait en fait de C. brutia Petagna (comm. Tison, voir note ci-dessus). L'exemplaire trouvé indéterminé dans l'herbier Deschâtres (G), montre des fruits clairement plus larges que hauts, subsessiles, et des feuilles oblongues mais à largeur maximale dans le tiers inférieur.

  • C. Habashi & D. Jeanmonod

    Campanulaceae

    Legousia scabra (Lowe) Gamisans

  • — Secteur San Petrone, entre Ponte Leccia et Merusaglia, crête entre Cima Pedani et Punta di Querceta Tonda, versant SW, arête calcaire, 800–650 m, 6.6.2012, Bioulez, P. & J. Gamisans s.n. (Hb. privé Gamisans).

  • Cette espèce, indiquée comme très rare en Corse (RR) par Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 171, 2013), n'était signalée dans le San Petrone qu'à l'écaille de Campettine près de Corte et entre San Nicolao et Cervione (Deschâtres et al., Candollea 46: 199, 1991 et Dutartre et al., Candollea 48: 547, 1991). Signalée désormais de 8 stations des secteurs de San Petrone, Rotondu, Ospedale-Cagna et Bonifacio, son statut de fréquence doit désormais être plutôt considéré comme rare (R).

  • J. Gamisans

    Legousia speculum-veneris (L.) Chaix

  • — Secteur Rotondu, commune de Guagno, forêt territoriale de Guagno, piste la plus au Nord, à l'extrémité de la piste dans le haut vallon du ruisseau de l'Albelli, lisière et zone plus ou moins rudéralisée, près d'un abri, 28.6.2012, Delage, A. & C. Panaïotis cbnc observations et photos; Côte orientale, à la Cala d'Oro, en amont du vieux pont [41°50′N 9°24′E], bords du ruisseau, 11.6.1992, Deschâtres, R. s.n. (G).

  • Cette espèce est indiquée par Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 755, 2013) comme «D?, non revue en Corse depuis 1935». La seconde récolte mentionnée ci-dessus, que nous avons trouvée indéterminée dans l'ex herbier Deschâtres, montrait que la plante pouvait encore être présente dans l'île ce que l'observation de la première mention démontre. Une prospection attentive dans la Plaine-Orientale pourrait encore réserver des surprises sur ces espèces messicoles qu'on pense aujourd'hui disparues. La station de Guagno, quant à elle, est probablement d'implantation récente, la présence de taxons tels que Ranunculus arvensis ou Alopecurus myosuroides nous laissant penser qu'il s'agit des «restes» d'une culture à gibier.

  • D. Jeanmonod, A. Delage & C. Panaiotis

    Caryophyllaceae

    Cerastium siculum Guss.

  • — Cap Corse, route de la côte E, à env. 3 km au sud de la Marine de Porticciolo (et 6 km au N de la Marine de Sisco) [42°52′N 9°29′E], bord de la route, 15.4.1971, Deschâtres, R. s.n. (G); Agriates, à Saleccia, embouchure du Zente [42°44′N 9°12′E], 10.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G); Cap Corse, entre Patrimonio et Farinole, Tuffone Niellu [42°43′N 9°21′E], rochers, calcaires, 3.5.1984, Deschâtres, R. s.n. (G); Saint-Florent, aux Strette [42°42′N 9°20′E], rocailles calcaires, 14.4.1971, Deschâtres, R. s.n. (G); St.-Florent, r. g. du ruisseau de Poggio [42°41′N 9°19′E], pente à Euphorbia dendroides, calcaire, 30.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G); près du Col de Teghime, route d'Oletta, à gauche [42°41′N 9°23′E], talus, schisteux, abondant, 500 m, 9.5.1982, Deschâtres, R. s.n. (G); St-Florent, «u Pezzo» [42°40′N 9°18′E], en arrière de la plage, 2.5.1984, Deschâtres, R. s.n. (G); Agriates, route D 81, près Casta [42°40′N 9°13′E], 27.4.1991, Deschâtres, R. & I. Guyot s.n. (G); Balagne, Sant Antonino [42°35′N 8°54′E], 450 m, 6.5.1986, Deschâtres, R. s.n. (G); Palasca, route qui joint le village à la route de Belgodère [42°35′N 9°03′E], talus bordant la route (station à Cerastium comatum), 620 m, 3.5.1986, Deschâtres, R. s.n. (G); N de Ponte-Leccia, Cima Corbajola, entre la route et la vallée de la Novaccia [42°33′N 9°05′E], pointements calcaires, 27.4.1985, Deschâtres, R. s.n. (G); Barchetta, bord du Golo, rive droite, en aval du pont [42°30′N 9°22′E], 10.4.1985, Deschâtres, R. s.n. (G); Ponte-Leccia [42°28′N 9°12′E], sables de la rivière, 180 m, 22.4.1973, Deschâtres, R. s.n. (G); à gauche de la route d'Asco, Pietralbello, près de la carrière [42°28′N 9°11′E], calcaire, 4.5.1984, Deschâtres, R. s.n. (G); route de Morosaglia, un peu avant la Bocca Serna (à droite) [42°27′N 9°17′E], coteau à Staehelina dubia, calcaire, 21.4.1973, Deschâtres, R. s.n. (G); région de Morosaglia, route de Casa Pitti, près de son embranchement [42°27′N 9°17′E], bord de la petite route, 17.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G); Francardo, rive gauche du Golo en aval du village, près de la «passerelle» [42°24′N 9°12′E], 275 m, 3.5.1987, Deschâtres, R. s.n. (G); N de Corte, au Col San Quilico [42°21′N 9°10′E], pâture (en mélange avec le C. semidecandrum, bcp plus abondant), sur calcaire, 350 m, 11.5.1982, Deschâtres, R. s.n. (G); Tralonca, route de Ste Lucie de Mercurio, à env. 1 km de Tralonca, à gauche [42°21′N 9°12′E], bord du fossé, 11.5.1982, Deschâtres, R. s.n. (G); Corte, route de Bastia, coteau près de Bistuglio [42°20′N 9°10′E], calcaire, 480 m, 25.4.1984, Deschâtres, R. s.n. (G); Corte, vallée du Tavignano, à 6 km en aval de la ville, route d'Aleria N 200 [42°18′N 9°12′E], bord de la route, 30.4.1987, Deschâtres, R. s.n. (G); rive droite du Tavignano, en aval de Corte (à 12 km en aval) [42°15′N 9°13′E], sur le sable remplissant des creux des rochers, schisteux, 11.4.1985, Deschâtres, R. s.n. (G); bord du Tavignano, au Pont d'Altiani, rive droite amont [42°13′N 9°16′E], 15.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G); env. d'Ajaccio, plage de Campo di l'Oro [41°55′N 8°48′E], 6.4.1971, Deschâtres, R. s.n. (G); secteur Renosu, embouchure du Zirione, côte occidentale, Golfe d'Ajaccio, à l'E de l'ancien port de Chiavari, au bord de la mer [41°49′N 8°46′E], sur sables littoraux, 2 m, 7.5.1980, Thiébaud, M.-A. & J. Gamisans T01244 (G); Santa Giulia, près de la lagune, au S de Porto-Vecchio [41°32′N 9°16′E], sur le sable, 19.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G); à la Cala di Roccapina [41°30′N 8°56′E], sables maritimes, 15.4.1984, Deschâtres, R. s.n. (G); route de Bonifacio à Sartène, près de la fontaine à l'embranchement de la route de Tonnara [41°26′N 9°7′E], silice, 15.4.1984, Deschâtres, R. s.n. (G); entre l'Etang de Canneto et la mer, au NE de Bonifacio [41°25′N 9°14′E], plage, 22.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G); Plage de Canetto, région de Bonifacio [41°25′N 9°14′E], 14.4.1989, Deschâtres, R. s.n. (G); Bonifacio, à la Trinité, entre les grands rochers au nord de l'Ermitage [41°24′N 9°07′E], silice, 220 m, 25.4.1987, Deschâtres, R. s.n. (G); Bonifacio, à Musella [41°24′N 9°12′E], 20.5.1982, Deschâtres, R. s.n. (G); Bonifacio, plateau de Pertusato, près du phare [41°22′N 9°11′E], calcaire, 20.4.1949, Kofler, L. s.n. (G); Bonifacio, marais de Sperone [41°22′N 9°13′E], plage, 7.4.1987, Corcelle, J. s.n. (G).

  • Indiquée comme rare (R) dans Fl. Corsica (ed. 2, Jeanmonod & Gamisans: 352, 2013) par le fait quelle a été très peu signalée (voir notamment Briquet, Prodr. Fl. Corse 1: 547, 1910; et Litardière, Candollea 14: 137–138, 1953). Toutefois les nombreuses données ci-dessus qui complètent celles déjà signalées et qui sont non exhaustives de notre herbier montrent que ce taxon n'y est pas du tout rare, mais qu'on doit plutôt le considérer comme peu fréquent, voire commun. Il est présent dans tous les secteurs de l'île comme le montre la carte de répartition établie d'après l'ensemble des échantillons présents dans l'herbier de Genève, dont seule une partie est mentionnée ci-dessus, complété par les localités de littérature citées par Briquet (loc. cit.) (fig. 1).

  • D. Jeanmonod

    Cerastium tomentosum L.

  • — Vivario, à la sortie du village (direction Corte) [42°10′N 9°10′E], vieux mur (naturalisé), 28.5.1986, Deschâtres, R. s.n. (G); entre Casanova et Poggio-di-Venaco, haut talus argilo-rocheux, 650 m, 16.5.2013, Alphand, J. s.n. (Hb. privé).

  • Plante ornementale et subspontanée très rare en Corse et signalée uniquement du secteur d'Incudine-Bavella à Zicavo et Cozzano et du secteur du Rotondu en deux stations de Petreto-Bicchisano (Argagnon & Hugot, Candollea 59: 77–78, 2004; Jeanmonod & Schlüssel, Candollea 61: 114, 2006; Delage, Candollea 65: 282, 2010). La plante est donc nouvelle pour le secteur du Rotondu, elle passe du statut RR (très rare) à celui de R (rare) et doit être considérée comme naturalisée dans l'île.

  • J. Alphand & R. Deschâtres

    Dianthus furcatus subsp. gyspergerae (Rouy) Briq.

  • — Punta di Rizaghiu, deux localisations vers 30 et 50 m d'alt., 12 individus, 16.4.2012, Dalliet, M. observation et 19.12.2013, Féral C., G. Paradis & F. Texier s.n. (Hb. privé Paradis); nord-est de la baie de Portu a Leccia, deux localisations vers 10 et 15 m d'alt., 22 individus, 25.4.2012, Dalliet, M. observation; Secteur Rotondu, commune de Cargèse, Punta d'Orchinu, versant S, au S du lieu-dit Erbaghiolu, en contrebas de l'ancien sentier, sur un affleurement rocheux ombragé, à la limite du fourré littoral et des fruticées rocailleuses, 110 m, 4 touffes, 26.9.2014, Nery, L. & A. Delage s.n. (Hb. CBNC).

  • Ces localisations complètent et étendent nettement vers le sud la connaissance de l'aire de répartition de cette endémique corse, protégée au niveau régional. On doit remarquer qu'une station dans les «rochers en allant à la tour de Turghio», c'est à dire assez loin des Calanche de Piana, avait déjà été signalée, mais d'une manière peu précise (Conrad, Candollea 42: 56, 1987).

  • M. Dalliet, C. Féral, G. Paradis, E. Texier, A. Delage & L. Nery

    Herniaria hirsuta subsp. cinerea (DC.) Arcang.

  • Taxon à supprimer de la flore corse! Ce taxon, indiqué comme RR dans Fl. Corsica (ed. 2, Jeanmonod & Gamisans: 341, 2013), n'a été signalé en Corse, à notre connaissance, qu'à deux reprises: la première comme «notée» à Bonifacio, au pied des murailles par Foucaud & Simon (Trois semaines d'herborisation en Corse: 143, 1898), la seconde par Briquet (Prodr. Fl. Corse 1: 484, 1910) à «Porto, Reverchon no 438 p.p., Garigues entre la station et le village de Pietralba, 400 m, 14.5.1907 et garigues sablonneuses au pied de l'Aquella, 150 m, 4.5.1907».

  • Les deux specimens de Briquet que nous avons analysés (G-BU) ainsi que d'autres spécimens sous ce nom, présents à Genève (G) mais non signalés, à notre connaissance, dans la littérature, ne se rapportent pas au subsp. cinerea. En effet, le subsp. cinerea d'après Fl. Corsica (ed. 2, Jeanmonod & Gamisans: 541, 2013), mais aussi selon Fl. France Médit. Continent. (Tison et al.: 1179, 2014), Fl. Iberica (Chaudhri in Castroviejo et al., Vol. II: 121–123, 1990) et Fl. Hellenica (Hartvig in Strid & Tan 1:230–231, 1997 qui le considère comme une bonne espèce) ainsi que d'après les nombreux échantillons de Grèce et d'autres pays de l'est méditerranéen (G!), se caractérise surtout par des poils crochus très caractéristiques à la base de l'ovaire. Il possède par ailleurs une pilosité plus longue sur les sépales (poils de 0,3–0,5 mm), des fleurs un peu plus grandes (1,4–2,25 mm vs 1.25–1,6 mm) et généralement 2 étamines. Il présente également des sépales inégaux mais c'est un caractère plus difficile à apprécier en herbier. Les échantillons types de De Candolle (Insula Kos, in declivibus siccis tuff, inter Pili et Kardamena, Rechinger, K. H. 7996, G!) possèdent des fleurs de 1,5–1,6 mm et montrent très bien la pilosité crochue caractéristique de la base et des poils allongés sur le calice.

  • Les échantillons corses sous ce nom de cinerea ont tous à peu près la même apparence, ont des fleurs de 1,3–1,4 mm, toujours au moins 3 étamines, des sépales subégaux à pilosité atteignant 0,15–0,25 mm, voire 5 mm, avec des poils non crochus à la base et sur l'ovaire ou parfois vaguement courbés mais non crochus (très rarement 1 ou 2 sur une fleur mais pas sur toutes et nettement moins que sur le typus et les échantillons grecs). L'hypanthium n'a pas la pilosité fine et dense des plantes grecques, mais est glabre avec quelques poils de ci delà. Ces plantes appartiennent simplement à. H. hirsuta s. str. C'est l'apparence générale, un peu plus velue et grisâtre, de même que les calices particulièrement pubescents par rapport à la majorité des H. hirsuta de Corse qui ont trompé Briquet et d'autres collecteurs qui ne connaissaient probablement pas le H. cinerea. Briquet (loc. cit.) ne cite d'ailleurs pas les caractères diagnostiques mentionnés plus haut et écrit par ailleurs « race […] faiblement caractérisée. Les transitions qui relient entre elles les var. α [hirsuta] et β [cinerea], en Corse comme sur le continent, rendent une séparation nette des deux groupes souvent illusoire».

  • D. Jeanmonod

    Silene fuscata Brot.

  • — Ajaccio, une cinquantaine d'individus fleuris devant l'ancienne grande surface «Corsaire», dans des bacs ainsi que dans les fissures des murs et des trottoirs bordant le parking [41°56′04″N 8°44′48″E], 13.4.2013, Texier, E. & G. Paradis s.n. (Hb. privé Paradis).

  • Nouvelle espèce pour la Corse. A notre connaissance, cette adventice sténo-méditerranéenne n'avait pas encore été signalée en Corse. Pignatti (Fl. d'Italia 1: 253, 1982) l'indique en Ligurie, Sardaigne, Sicile, Pouilles et Calabre. Pour Tison et al. (Fl. France Médit. Continent.: 1126, 2014) ce silène fait partie des espèces introduites accidentellement sur le continent français. Dans les bacs, les espèces ornementales sont Pittosporum tobira, Polygala myrtifolia cv grandiflora, Rosmarinus officinalis, Westringia fruticosa. En 2014, le parking a été réaménagé pour un nouveau magasin, ce qui a fait diminuer le nombre de pieds de l'espèce.

  • E. Texier & G. Paradis

    Cistaceae

    Fumana laevipes (L.) Spach

  • — Secteur San Petrone, entre Ponte Leccia et Merusaglia, crête entre Cima Pedani et Punta di Querceta Tonda, versant SW, arête calcaire, 800–650 m, 6.6.2012, Bioulez, P. & J. Gamisans s.n. (Hb. privé Gamisans).

  • Cette espèce, très rare en Corse, n'était pas signalée dans le massif du San Petrone, ni à une altitude aussi élevée (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 590, 2013).

  • J. Gamisans

    Crassulaceae

    Sedum acre L.

  • — Sur un talus en contrebas de la D71, à la sortie sud du village de Piova (commune de Felce). 17.7.2011, Georges, N. observation et photos.

  • Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 391, 2013) signalent ce taxon ornemental en quelques stations des secteurs de Cintu, San Petrone (à l'est de ce secteur à Capora-lino et Tralonca), Rotondu, Renosu et Incudine-Bavella. Il est nouveau en Castagniccia. Actuellement signalé de plus de 10 localités, il doit être considéré comme peu fréquent (PF) et non plus rare (R) comme indiqué dans Fl. Corsica (loc. cit.).

  • N. Georges

    Elatinaceae

    Elatine brochonii Clavaud

  • — Agriate, côté ouest de la mare temporaire de Chiuvina (commune de Santo Pietra di Tenda), 166 m, une vingtaine de pieds, 25.7.2012, Sorba, L., C. Lorenzoni-Pietri G. Paradis & S. Seinera s.n. (Hb. privé Paradis); Agriate, pourtour nord-est de la mare temporaire de Chiuvina (commune de Santo Pietra di Tenda), une quarantaine de pieds, 166 m, 19.7.2013, Sorba, L. & G. Paradis s.n. (Hb. privé Paradis).

  • La mare temporaire de Chiuvina, au NE du Monte Genova [42°42′02″N 9°12′24″E], correspond à la troisième station d'Elatine brochonii, espèce rarissime et protégée. Les autres stations, qui présentent un très grand nombre de pieds, sont situées dans le sud: mare temporaire de Padulellu sur la commune de Portivecchju (Lorenzoni & Paradis, Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, 29: 7–32, 1997) et mares temporaires du pont de Purcilella en rive droite du Cavu, sur la commune de Zonza (Delage, Candollea 67:313, 2012). En plus d'E brochonii, la mare temporaire de Chiuvina présente d'autres espèces protégées: Antinoria insularis, Isoetes velata et Littorella uniflora (Sorba & Paradis, Candollea 67: 316, 2012).

  • L. Sorba, C. Lorenzoni-Pietri, G. Paradis & S. Seinera

    Elatine hexandra (Lapierre) DC.

  • — Figari (rive NE du du barrage de Figari), 28.7 et 2.8.2013, Fichot, P., C. Imbaud & F-X Taxil observations et photo.

  • Cette plante n'était connue que de Galéria (Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 414, 2013). Cette nouvelle station était assez importante. Les plantes portaient des feuilles opposées ovales-spathulées, des fleurs pédonculées à 3 sépales, 3 pétales blancs à rosés et 6 étamines. Les sépales dépassaient peu la capsule mûre. Des pieds fleuris étaient exondés ou légèrement immergés. Sur cette rive, il y avait entre autres Alisma lanceolatum, Exaculum pusillum, Ludwigia palustris, Lythrum borysthenicum, Potamogeton berchtoldii, Pulicaria vulgaris, Solenopsis laurentia.

  • P. Fichot, C. Imbaud & F-X Taxil

    Fabaceae

    Cytisus multiflorus (L′Hér.) Sweet

  • — Pont de Sorbo, devant la retenue d'eau du Fium'Orbu près de Ghisoni, 390 m, 3 arbrisseaux subspontanés sur le bord d'un maquis rocheux, parmi Cytisus scoparius, Alphand, J. s.n. (Hb. privé).

  • Taxon subspontané signalé jusque là seulement à Petralba et au barrage d'Alzitone (Ghisonaccia) (Mary-Conrad et al., Candollea 48: 550, 1993). Cette station montre que cette espèce est nouvelle pour le secteur du Renosu et quelle s'installe progressivement. Rappelons qu'elle est réputée envahis-sante et qu'il serait judicieux de l'éradiquer, bien que pour l'heure elle ne semble pas se comporter en envahissante en Corse selon G. Paradis.

  • J. Alphand & D. Jeanmonod

    Genista aetnensis (Biv.) DC.

  • — Secteur Incudine-Bavella, vallée de la Solenzara, à 300 m en amont du pont de la N193, un individu, 8.10.2014, Nery, L. cbnc observation; entre le moulin de Pinzutella et le pont de Calzatojo, 10 individus en 7 points, 8.10.2014, Nery, L. cbnc observation; pont de Calzatojo, en rive gauche, au sein du petit groupe d'arbres entre la pile actuelle du pont et la pile ruinée, un individu de 2–3 mètres de hauteur, 11.9.2014, Delage A. & L. Nery s.n. (Hb. CBNC); en amont du pont de Calzatojo, entre Tramuta et le confluent du Fiumicelli, 7 individus en 3 points, 29.9.2014, Nery, L. cbnc observation; rivière de la Vacca, entre Malaspina, et Ballatoju, 6 individus en quatre points, 29.9.2014, Nery, L. cbnc observation; ruisseau de Jallicu, entre Ballatoju et le confluent du ruisseau de Ferriate, 3 individus en trois points, 9.10.2014, Nery, L. cbnc observation.

  • Nouvelles stations pour cette espèce protégée, très rare et menacée en Corse. La localisation de la population connue jusqu'alors sur le lido de l'étang de Palu et sur le littoral de la marine de Solaro, dans une écologie totalement inhabituelle pour l'espèce, laissait planer un sérieux doute quant à l'indigénat de la plante en Corse. De plus, l'état de sénescence de l'ensemble des arbres, la forte mortalité et l'absence de régénération ne faisait qu'ajouter aux doutes et permettait de supposer une extinction du taxon dans les années à venir. Les arbres observés ici se développent dans des conditions qui rappellent ce que l'on peut observer en Sardaigne dans le massif du Gennargentu, où de jeunes individus colonisent les lits de galets le long des cours d'eau. La population disséminée le long de la vallée de la Solenzara est constituée d'arbres jeunes, mais cependant fertiles, atteignant pour la plupart 2 mètres de haut, jusqu'à 3,50 m pour les plus grands. Des prospections sont en cours dans le bassin versant afin de découvrir des semenciers âgés, mais il semble que l'indigénat de l'espèce en Corse soit de plus en plus probable. Si les individus poussant le plus en aval pourraient à nouveau évoquer une introduction, ce n'est vraisemblablement pas le cas de ceux qui sont situés en amont des aiguilles d'Urnucciu. Les plantes n'ont probablement jamais été remarquées jusqu'à présent en raison du régime de crues de la Solenzara, qui décape régulièrement son lit, comme en témoigne le jeune âge de l'ensemble des individus observés.

  • L. Nery & A. Delage

    Genista januensis subsp. lydia (Boiss.) Kit Tan & Zielinski

  • — Au Pont de Travo, au N de Solenzara, rive gauche amont, 17.5.1983, Deschâtres, R. s.n. (G).

  • Taxon nouveau pour la Corse. Ce taxon ornemental originaire du SE de l'Europe et Proche-Orient (Bulgarie, NE Grèce, Syrie, Turquie, ex-Yougoslavie) était probablement échappé de culture. A notre connaissance, il n'a pas été revu depuis cette récolte restée inédite. Il s'agit d'un genêt arbustif, non épineux, à feuilles simples, linéaires-oblongues de 3–16 mm de long, subglabres, à fruits étroitement oblongs (2–3 cm × 3–5 mm) selon Cullen et al. (Europaean Garden Flora 3: 413, 2011). Notre exemplaire est en fleurs, non encore fructifié, possède des feuilles de 8–10 × 1 mm, a des fleurs longues de 11 mm, des calices glabres d'environ 3 mm de long à dents de 1,5 mm. Genista lydia Boiss. a été placé en sous-espèce de G. januensis Viv. suite à une étude de Zielinski et al. (Ann. Bot. Fennici 41: 453–457, 2004), qui montre que les 2 taxons (vicarants entre la région méditerranéenne centrale pour januensis et la Méditerranée orientale pour lydia) ne se différencient que par des caractères peu marqués. Le subsp. lydia a des feuilles relativement étroites sur les rameaux florifères (peu différentes de celles des rameaux stériles) et sans marge hyaline, ce qui est le cas sur notre exemplaire.

  • D. Jeanmonod & A. Schlüssel

    Hippocrepis conradiae Gamisans & Hugot

  • — Secteur Cintu, commune de Manso, de part et d'autre du Capu Tafunatu, dix stations entre Capu a e Ghiarghiole et Capu Scaffone, entre 1586 m et 1700 m, 8.8.2014, Hugot, L. s.n. (Hb. CBNC et photos).

  • Ces observations permettent d'améliorer notablement la connaissance que nous avons de la répartition de ce taxon très rare et très localisé, et d'étendre son aire vers le sud (voir Gamisans et al., Candollea 66:273–280, 2011). Nos observations confirment son écologie primaire en falaise et secondaire dans les blocs, vires et éboulis herbeux en association avec des fruticées. Le nombre total d'individus a été évalué à 200 pieds. La station la plus proche, dans le vallon de Saltare, ne compte qu'une petite dizaine d'individus.

  • L. Hugot

    Lens ervoides (Brign.) Grande

  • — Secteur Rotondu, commune de Corte, forêt territoriale de Melo, au S de la Funtana d'Argentu, au S de la maison forestière de Melo, le long du sentier descendant vers le Tavignano, dans le deuxième lacet du sentier, pelouse en lisière de pinède, 1330 m, 11.6.2012, Delage, A. s.n. (Hb. CNBC et photos).

  • Nouvelle mention pour cette espèce rare, qui n'était connue que de Venaco, au Razzu Biancu, pour le secteur Rotondu. De plus, il s'agit d'une espèce nettement caldcole pour la totalité de ses stations corses connues, à l'exception de celle-ci où la roche mère semble être magmatique (essentiellement monzogranites à biotite, avec filons de roches magmatiques basiques, données BRGM).

  • A. Delage

    Medicago soleirolii Duby

  • — Secteur Cap Corse, commune de Rogliano, Macinaggio, route de Tamarone, en arrière de la plage de Macinaggio, prairie fraiche dans l′angle E du virage avant le ruisseau de Molinello (à peu près à hauteur de la digue N du port), assez nombreux pieds, 16.4.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CNBC et photos); Macinaggio, en ville, le long de la D80 en direction de Rogliano, friche à l'entrée d'un lotissement au sud immédiat de la route, quelques pieds, 16.4.2014, Delage, A. cbnc observation.

  • Nouvelle localité pour cette espèce rare et protégée, disséminée dans la partie nord de l'île (voir notamment Deschâtres, Candollea 54: 402–403, 1999), qui n'était connue que de Nonza (Conrad, Candollea 42: 68, 1987) pour le secteur Cap Corse. La première station, populeuse et bien installée, se trouve en bordure d'un terrain en cours d'urbanisation et il n'est pas sûr qu'elle puisse se maintenir, même s'il semble qu'elle soit capable d'avoir un comportement de rudérale, comme en témoigne la seconde station.

  • A. Delage

    Melilotus segetalis (Brot.) Ser.

  • — Palasca, vallée de l'Ostriconi, friches et prairies de fauche sub-halophiles à l'est de la passerelle de le tang de Foce, abondant, 6.6.2014, Crouzet, N. observation; Stagno d'Urbino [42°03′N 9°29′E], Sumpfwiese, 20.5.1935, Aellen, P. 4665a (G); secteur Plaine-orientale, embouchure du Tavignano (rive gauche) près d'Aleria [42°06′N 9°33′E], prairie maritime, abondant, 2 m, 24.6.2002, Jeanmonod, D., A. Schlüssel & M.-A. Thiébaud J6612 (G); Santa Manza, 24.5.1914, Brugère, J. s.n. (G).

  • Espèce considérée comme rare par Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 481, 2013) et signalée essentiellement du Cap Corse (Rogliano) et des secteurs de Tenda (Saint-Florent en plusieurs points), de la Plaine-orientale (entre Bastia et Biguglia), de Rotondu (Cargese, anse de Minaccia, Ajaccio) et d'Ospedale-Cagna (Cala di Tizzano et Cala di Roccapina): voir notamment Thiébaud & Deschâtres: Candollea 45: 290, 1995; Alphand, Candollea 48: 553, 1993 et Candollea 52: 255, 1997. Ces nouvelles stations montrent qu'elle doit plutôt être considérée comme peu fréquente (PF).

  • N. Crouzet & D. Jeanmonod

    Sesbania punicea (Cav.) Benth.

  • — Algajola: marais rudéralisé le long de la RN197 près de la ville, espèce localement dominante, surtout en bordure des fourrés d'Arundo donax L., 4.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Galeria: le long du CD81 un peu au nord du pont aux Cinq Arches, quelques jeunes exemplaires parmi les cistes, issus par semis d'une rangée d'individus plantés devant un camping, 24.8.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); 1,2 km au nord-est de Galeria, en arrière du cordon littoral de galets, en rive droite du diverticule aboutissant dans le cours terminal du Fango, sur une basse terrasse alluviale inondable, à substrat argilo-limoneux, une trentaine de pieds, certains de 2,5 m de haut et la plupart en fleurs, 30.6.2011, Paradis, G. & C. Piazza observations et photos.

  • L'espèce n'était signalée jusqu'ici que par 2 observations d'un jeune individu chacune (Lambinon, Candollea 46: 175– 226, 1991; ibid., Candollea 51: 515–557), la seconde déjà à Galeria sans précisions, mais probablement à un autre endroit car l'auteur ne mentionnait aucune plantation. Des trois stations citées ici, celle du Pont des Cinq Arcades («Arches») souffre de la sécheresse et n'est pas dynamique, mais se trouve fâcheusement proche du lit d'un affluent du Fango; celle d'Algajola, cernée par la ville, est probablement vouée à la destruction, mais constitue un bel exemple de ce que pourrait donner cette espèce hygrophile envahissante dans les marais littoraux de l'île. Les exemplaires florifères de la deuxième station ne mesurent que 0,7 à 2,5 m sous le climat de la Corse, et non 1–4 m comme indiqué par Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 455, 2013), ce qui ne les empêche pas de se multiplier et de former des buissons denses. La troisième station, proche de la mer, paraît être la station la plus riche en individus et devra être surveillée attentivement.

  • J.-M. Tison, G. Paradis & C. Piazza

    Trifolium phleoides subsp. audigieri Foucaud

  • — Secteur San Pedrone, commune d'Omessa, à l'E du village, le long de la piste montant vers la Cima al Cucco, au lieu-dit Pendia, 1090 m, pelouse et fruticée sur le bord sud de la piste, 6.6.2014, Delage, A. cbnc observation; commune de Santa-Lucia-di-Mercurio, au NE du village, sur le versant W du Pianu Maggiore, dans le ravin de Forciolo, en aval du confluent du haut bassin versant, en montant vers le sommet, en rive gauche, 1200 m, 6.6.2012, Delage, A. cbnc photos; Monte Piano Maggiore, versant W, au NW du sommet, au N du lieu-dit Valdo Vecchio, en haut du bassin versant des ravins de Forciolo et Funtaneto, 1420 m, fruticée et pelouse, 6.6.2012, Delage, A. cbnc observation; secteur Rotondu, commune de Corte, forêt territoriale de Melo, au sud de la Funtana d'Argentu, au sud de la maison forestière de Melo, le long du sentier descendant vers le Tavignano, dans le deuxième lacet du sentier, pelouse en lisière de pinède, 1330 m, 11.6.2012, Delage, A. cbnc observation; commune de Santo Pietro di Venaco, à l'W du village, entre Sant'Eliseo et Piratelli, au N du lieu-dit Teghia di Monaco, nouvelle bergerie de Piratelli, en rive droite du ruisseau de Piratelli, fruticée et pelouse près du casgile, 8.6.2012, Delage, A. cbnc observation; commune de Santo Pietro di Venaco, à l'W du village, entre Sant'Eliseo et Piratelli, au lieu-dit Teghia di Monaco, le long de l'ancien sentier vers Piratelli, en rive gauche du vallon du ruisseau de Tovo, 8.6.2012, Delage, A. cbnc observation; secteur Renosu, commune de Noceta, forêt de Padula, au NW de la forêt (forêt communale de Noceta), sur la piste allant vers les Monti Picchiati, au N du point coté 1202, au NW du lieu-dit Foletta, pelouse et talus en bord de piste, 13.6.2012, Delage, A. cbnc observation.

  • Ces nouvelles mentions complètent la connaissance que nous avons de ce taxon rare (Delage, Candollea 67: 314, 2012) qui est désormais connu d'une quinzaine de stations et passe au statut PF (peu fréquent). Pour le Secteur San Pedrone, sa limite N est amenée en bordure du lapiaz calcaire de la crête du Monte Sant'Angelu di Lanu, et il semble que la plante soit relativement bien représentée sur le versant W de la crête Punta di l'Ernella/Pianu Maggiore. Pour le secteur Rotondu, la station de la forêt de Melo est vraisemblablement «en contact» avec celle plus anciennement connue de la Bocea di l'Arinella, et les stations de Santo Pietro di Venaco montrent que la plante est plutôt fréquente aux environs de la chapelle Sant'Eliseo. Par ailleurs, elle est nouvelle pour le secteur Renosu. Il semble que ce taxon soit assez bien répandu tout autour du cortenais, dans les pelouses et fmticées de l'horizon supérieur du supraméditerranéen et de la base du montagnard.

  • A. Delage

    Vicia parviflora Cav.

  • — Secteur Cintu, Ostriconi rive G, au NW d'Ogliastru, terrain du Conservatoire du littoral, terrains sablonneux (en partie calcaires), 0–2 m, 30.5.2013, Gamisans, J. s.n. (Hb. privé); secteur Cintu, Monte di u Corba [42°33′N 9°05′E], calcaire, 17.5.2003, Nicolier, E. s.n. (G).

  • Cette espèce est rare en Corse et n'était pas signalée dans le secteur Cintu. Outre ces stations, elle est signalée en neuf autres stations des secteurs du Cap Corse, de Tenda, San Petrone, Rotondu, Plaine-Orientale et Bonifacio (voir Jeanmonod et al., Candollea 59: 83, 2004 et Georges & Gaulier, Candollea 63: 147, 2008).

  • J. Gamisans & D. Jeanmonod

    Malvaceae

    Malva alcea var. ribifolia (Viv.) Paol.

  • — Santa-Maria-Figaniella, Monte Pelosu à l'E du hameau des Giacomoni [41°43′N 9°01′E], fruticée basse entre les blocs de rochers, peu abondant, 950 m, 11.6.2014, Jeanmonod, D. & J.-F. Burri J8118 (G).

  • Ce taxon est mentionné comme peu fréquent (PF) dans Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 583, 2013). De fait il n'a été mentionné, à notre connaissance que dans neuf stations, essentiellement dans le nord de l'île, dans les secteurs de Tenda (Oletta, Mte San Angelo), de San Petrone (entre Caporalino à Soveria), du Rotondu (près Corte, bergeries de Dragone, S du Mte Cardu) et du Renosu (Ghisoni), mais aussi, sans aucun spécimen l'attestant, au Coscione et à Bonifacio (selon Briquet & Litardière, Prodr. Fl. Corse 2/2: 135, 1936; Gamisans, Candollea 29: 51, 1974 et Candollea 41: 44,1986). Il n'était donc pas mentionné dans la moitié sud-ouest de la Corse, les stations les plus proches de la nôtre étant celles, non attestées, de Bonifacio et du Coscione (provenant d'une note manuscrite de Rotgès selon Briquet & Litardière, loc. cit).

  • D. Jeanmonod

    Meliaceae

    Melia azedarach L.

  • — Bastia, derrière la gare, petite zone en friche avec des détritus, plusieurs pieds provenant probablement de semences des arbres adultes situés un peu plus loin sur le terrain de boules contre les grilles protégeant les voies, 7.10.2014, Conrad, B. observation; Porticcio, un pied de 1,5 m de hauteur, en bordure du fossé à Iris pseudacorus au sud de la grande zone humide à Paspalum dilatatum, à l'ouest du collège [41°53′23″N 8°48′18″E], 5 m, 26.7.2014, Paradis G. observation.

  • La seconde localité est loin des pieds plantés le long des places et boulevards. Cette espèce avait été signalée à la sortie de Solenzara (Dardaine, Candollea 61: 34, 2006). Contrairement à ce qu'on pouvait craindre, Melia azedarach ne semble, pour l'instant, pas un arbuste envahissant.

  • G. Paradis & B. Conrad

    Mimosaceae [in Fabaceae]

    Acacia mearnsii De Wild.

  • — Conca, sentier le long du ruisseau de Cavu, un peu en aval de la confluence entre le ruisseau de S te Lucie et le ruisseau de Mela [41°45′N 9°17′E], planté et naturalisé le long du sentier en lisière et un peu dans le maquis, abondant, 230 m, 5.6.2014, Jeanmonod, D. & J.-F. Burri J8075 (G).

  • Cette espèce d'origine australienne est fréquemment plantée mais n'est signalée comme subspontanée qu'à «Aleria» selon Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 503, 2013) et d'après Lambinon (Candollea 56: 166–167, 2001). Dans cette nouvelle station déjà observée par l'un de nous (JD) en 2005, cette espèce ainsi que plusieurs autres espèces d'Acacia avaient été plantées par le propriétaire comme espèces de reboisement. On voit le résultat aujourd'hui avec les nombreux jeunes individus (produisant déjà des fleurs et des fruits) qui ont germé spontanément et qui pénètrent abondamment dans le maquis alentours. L'espèce doit être considérée comme naturalisée et il y a lieu de craindre quelle ne devienne envahissante.

  • D. Jeanmonod & J. Deleuze

    Acacia saligna (Labili.) H. L. Wendl.

  • — Caterragio (plaine orientale au N du Tavignano [42°07′N 9°31′E], plantation d′Acacia au bord de la route N198 vers Bastia, avec arbres manifestements subspontanés, 22.5.2000, Lambinon, J., J. Margot & B. Stouffs 0/141 (G, LG); Conca, sentier le long du ruisseau de Cavu, un peu en aval de la confluence entre le ruisseau de Ste Lucie et le ruisseau de Mela [41°45′N 9°17′E], planté et naturalisé le long du sentier en lisière et un peu dans le maquis, quelques pieds, 230 m, 5.6.2014, Jeanmonod, D. & J.-F. Burri J8076 (G).

  • Cette espèce, d'origine australienne, est fréquemment plantée mais n'était signalée comme subspontanée qu'à «Portivecchju» selon Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 503, 2013). Dans la seconde station (rau de Cavu), comme pour l'A. saligna, l'espèce avait déjà été observée en 2005 par l'un de nous (JD) et a été plantée comme espèce de reboisement parmi d'autres espèces d'Acacia. A partir de ces plantations, il y a quelques jeunes individus (produisant déjà des fleurs et des fruits) qui ont germés spontanément et qui pénètrent dans le maquis alentours. On peut dès lors considérer que l'espèce s'est naturalisée. Comme c'est une espèce envahissante, il y a lieu de craindre que la population prenne une grande ampleur.

  • D. Jeanmonod & J. Deleuze

    Albizia julibrissin Durazz.

  • — Canale-di-Verde: dans le lit du ruisseau d'Alistro immédiatement en amont du pont de la RN198, 1 individu d'environ 3 m de hauteur, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Espèce précédemment connue en Corse uniquement à l'état cultivé. Le jeune exemplaire cité n'est âgé que de 3 à 5 ans et est sans aucun doute issu d’un semis non contrôlé. Son progéniteur supposé est un arbre adulte repéré en bordure du même ruisseau à une centaine de mètres en amont; bien que ce dernier se situe dans une propriété privée, il n'est pas exclu que lui-même puisse être déjà adventice, car il est intégré à une ripisylve à apparence spontanée. Albizia julibrissin n'a été cité comme modérément envahissant que dans certaines parties de l'Amérique du Nord, plutôt en régions humides; il ne semble créer de problèmes ni en Europe, ni dans la partie méditerranéenne des USA (Californie), ni, d'une manière générale, dans les régions à climat méditerranéen au niveau mondial; là où il vit, il peut cependant modifier ponctuellement l'environnement par effet allélopathique (cf. notamment Weber, Invasive Plant Species of the World. A Reference Guide to Environmental Weeds, 2003).

  • J.-M. Tison

    Moraceae

    Morus kagayamae Koidz.

  • — Santa-Lucia-di-Moriani: lambeau de ripisylve rudéralisée sur la RN198 en face de l'embranchement du CD109, 2 jeunes individus, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Xénophyte nouvelle pour la Corse, originaire du Japon. Morus kagayamae a connu une vogue récente comme arbuste d'alignement en région méditerranéenne, y compris dans les zones urbaines du littoral corse, et y donne des fruits fertiles lorsqu'il atteint un âge suffisant. L'observation de jeunes pieds issus de semis est désormais banale dans les friches mésohygrophiles et les ripisylves du Midi de la France et ne pouvait manquer de se produire en Corse. L'espèce dispose d'un moyen de dispersion à longue distance, probablement l'ornithochorie, car ces individus apparaissent aussi bien dans des secteurs quasi-inhabités (delta du Rhône par exemple) qu'en zone urbaine. Bien que le potentiel invasif de ce mûrier, faute d'un recul suffisant, n'ait jamais été évalué avec précision, ces observations sont inquiétantes (Brunel & Tison, method of selection and hierarchization of the invasive and potentially invasive plants in continental Mediterranean France, Proc. International Workshop «Invasive Plants in Mediterranean Type Regions of the World», Mèze, France, 25–27 mai 2005). Les individus observés dans la nature, n'étant pas taillés, prennent un port buissonnant et non arborescent comme en culture; ils manifestent au stade juvénile un polymorphisme foliaire surprenant, avec des feuilles parfois petites, vert clair et/ou très disséquées, à tel point qu'on peut avoir du mal à les identifier au «mûrier-platane» bien connu.

  • J.-M. Tison

    Myrtaceae

    Eucalyptus camaldulensis Dehnh.

  • — Région de Portivechju, Golfu di Sognu, sur le delta de l'Osu au niveau de la D468, 1.9.2014, Deleuze, J. observation.

  • Nouveau taxon naturalisé en Corse. Cette espèce est, en ce lieu, en nette expansion: plus d'une vingtaine d'arbres en une dizaine d'années, l'un d'eux en bord de route mesure plus 6 m en moins de 5 ans. Cet eucalyptus est particulièrement adapté à cette micro-région. En effet, contrairement à Eucalyptus globulus (voir ci-après), cet eucalyptus est essentiellement de climat méditerranéen (côte sud-ouest de l'Australie) et se multiplie facilement de semis par ses graines fines qui sont véhiculées par le vent, les pluies parfois torrentielles et les insectes. Dans Fl. Corsica (ed. 2, Jeanmonod & Gamisans: 406, 2013), cet eucalyptus n'était indiqué que comme cultivé. Dans l'embouchure du Stabbiaccu, cet arbre est effectivement planté de longue date pour l'assainissement et dans certains campings de bord de mer, ce qui est également le cas sur San Ciprianu. Notons que celui poussant à A Tri ni ta di Portivechju constitue un monument végétal à protéger.

  • J. Deleuze

    Eucalyptus globulus Labill.

  • — Santa-Maria-Poggio: dans le lit du ruisseau de Fontanella immédiatement en amont du pont de la RN198,1 individu d'environ 4 m de hauteur, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); terrains de l'ancien pénitencier de Coti-Chiavari, autour du barrage [41°47′N 8°46′E], 190 m, une vingtaine d'individus de 1 à 3 m de haut, sur la pente juste au N du barrage, à proximité de deux grands pieds anciennement plantés, une dizaine de jeunes eucalyptus, de moins de 3 m de hauteur, en bordure du chemin contournant le barrage du côté NE, également dans les fissures du mur SW ainsi que près de l'extrémité SE du barrage, entre le peuplement de Typha angustifolia et le mur du barrage, 11.10.2014, Paradis, G. observations et photos.

  • Cette espèce a été largement cultivée en Corse, mais n'avait pas encore été signalée hors culture. Eucalyptus globulus fructifie normalement en Méditerranée; les graines ne germent habituellement pas du tout, mais là où elles le font, l'espèce devient rapidement gênante et des campagnes d'arrachage périodiques sont nécessaires (île de Porquerolles, A. Aboucaya & H. Michaud, comm. pers.). On ne sait pas exactement ce qui inhibe la germination des Eucalyptus en Europe, ni ce qui lève cette inhibition, hormis les incendies; quoi qu'il en soit, E. globulus est originaire d'une région à climat méditerranéen et a révélé un potentiel invasif sous ce climat, au moins en Amérique (California Invasive Plant Council:  http://www.cal-ipc.org/ip/management/plant_profiles/Eucalyptus_globulus.php). Lorsqu'il se multiplie en milieu naturel, comme tous les Eucalyptus, il crée un biotope extrêmement défavorable à la biodiversité indigène, tant végétale qu'animale (Hayes, Cal-IPC News 12: 14, 2004). Les pieds «spontanés» d'Eucalyptus globulus sont très fréquents dans la région d'Ajaccio, à proximité des arbres introduits. Il serait évidemment prématuré d'affirmer que les semis spontanés en Corse annoncent des problèmes, mais cela mérite une surveillance attentive.

  • J.-M. Tison & G. Paradis

    Onagraceae

    Gaura lindheimeri Engelm. & A. Gray (= Oenothera lindheimeri (Engelm. & A. Gray) W. L. Wagner & Hoch)

  • — Ajaccio, sortie E, nombreux individus échappés à proximité du rond-point de la route N 193 avec celle du Lazaret, 20.8.2014, Paradis G. & G. Susini observations; Porto-Vecchio: accidentelle sur le bord de la KD468B à l'est du rond-point de Sainte-Trinité, 28.9.2013, Crouzet, N. observation; secteur Bonifacio, île de Cavallo, Cala di u Grecu, arrière dune au NE de l'étang, 23.4.2014, Delage, A. & Y. Petit cbnc observations.

  • Trois nouvelles stations pour cette espèce mentionnée pour la première fois en Corse en 2012 (Tison, Candollea 67: 213, 2012). Cette espèce ornementale, souvent plantée, est très fréquente depuis quelques années dans les palettes végétales des pépiniéristes, appréciée pour sa floraison abondante et prolongée, et le peu d'entretien requis pour son maintien. Tison et al. (Fl. France Médit. Continent.: 931, 2014) la mentionne comme «rarement échappé» en France méditerranéenne. Elle se caractérise par un port buissonnant très aérien: les rameaux sont grêles et peu ramifiés, et produisent de nombreuses fleurs blanches et/ou rosées selon les cultivars.

  • N. Crouzet, A. Delage, Y. Petit, G. Paradis & G. Susini

    Oenothera rosea Aiton

  • — Secteur Cap Corse, commune de Bastia, sur le port, en bordure d'un terre-plein une douzaine de pieds, 6.10.2012, Mahevas, T. observation.

  • Nouvelle espèce pour la Corse. Cette plante vivace ornementale d′origine sud-américaine reste en place et peut se resemer. Elle est également signalée en France continentale où elle est toutefois très rare (Tison et al., Fl. France Médit. Continent.: 109, 2014).

  • T. Mahevas

    Orobanchaceae

    Orobanche cyrnea jeanm. et al.

  • — Secteur Rotondu, commune de Corte, Au S de Corte et au N de Casanova, à 1'W de Valetto et de la RN193, vallon du ruisseau de Felce, à 1'W de la tour ruinée, à 1'W du ruisseau, en montant vers le point coté 935, en plusieurs points, entre 740 et 800 m, fruticée à Santolina Corsica, 4.6.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC et photos).

  • Sixième station pour cette endémique très localisée, observée uniquement aux environs de Santa-Lucia-di-Mercurio (Deschâtres, 1982) et plus récemment au col de San Quilicu (Jeanmonod & Schlüssel, Candollea 61: 125, 2006). Cette découverte agrandit quelque peu vers le SW l'aire de répartition de l'espèce qui passe au statut de fréquence R (rare).

  • A. Delage

    Orobanche sanguinea C. Presl

  • — Zonza: baie de San Ciprianu, îlot de Cornuta, un individu avec sa plante hôte parmi les replats occupés par les communautés ornithocoprophiles à Lavatère arborescente, 20.4.2014, Crouzet N. observation et photos.

  • Cette espèce n'était connue que de la région de Bonifacio si l'on excepte les mentions douteuses de littérature dans le Cap et à Calvi (Habashi & Jeanmonod, Compl. Prodr. Fl. Corse, Orobanchaceae: 75–78, 2008). Cette nouvelle localité se situe dans un autre secteur (Ospedale-Cagna) et nettement plus au nord que celles actuellement connues.

  • N. Crouzet

    Papaveraceae

    Fumaria bicolor Sommier

  • — Secteur Cintu, littoral de la Réserve naturelle de Scandola: îlot Ficaja Ouest, rare, 15.5.2014; îlot Ficaja Est, très rare, 15.5.2014; île Gargalu, assez commun dans les pentes sud et ouest, 12-13.5.2014; îlot Garganelu, rare, 13.5.2014; îlot Palazzinu, 16.5.2014; îlot Palazzu, assez commun, 15.5.2014; îlot Porri, assez commun, 15.5.2014; îlot Sulana, rare, 16.5.2014; îlot de Cala Maiora, assez commun, 15.5.2014, Médail F. et al. observations et photos (vérifications D. Pavon, H. Michaud et V. Noble); Bonifacio, archipel des Lavezzi, île de Cavallo (Cavallu), rochers thermophiles littoraux de la côte sud-ouest, 15.3.2014, Médail F. et al., observations et photos.

  • Cette espèce longtemps méconnue en Corse est maintenant connue d'une quinzaine de stations dans les secteurs de Tenda, Cintu, Rotondu, Renosu, Ospedale-Cagna, Bonifaziu et Cap Corse (voir Crouzet et al., Candollea 65: 287–288, 2010; Jauzein et al., Candollea 61: 37, 2006; Tison, Candollea 54: 406, 1999, et Bosc, Candollea 41: 42, 1986). Elle n'était pas signalée entre Calvi et Ajaccio et nos observations montrent que cette fumeterre n'est pas rare sur les rochers littoraux de plusieurs îlots de la presqu'île de Scandola et de ses environs. Elle a été souvent signalée en Corse sur les brûlis et semble bien être une pyrophyte, contrairement à sa situation écologique le long des côtes de Provence où l'espèce présente une distribution presque exclusivement micro-insulaire (Médail., obsp. pers.) comme dans la zone de Scandola. Dès lors, des investigations mériteraient d'être entreprises, afin d'analyser si cette «double écologie» très tranchée ne pourrait pas s'expliquer par des différenciations cytologiques ou génétiques en cours.

  • F. Médail, Y. Petit, L. Hugot, D. Rist & C. Piazza

    Plantaginaceae

    Plantago arenaria Waldst. & Kit.

  • — Secteur San Petrone, rive droite du Golu, 2 km en aval de Ponte a à Leccia, terrain sablonneux, 220 m, 9.7.2013, Gamisans, J. & SBCO s.n. (Hb. privé Gamisans).

  • Cette récolte confirme la présence de cette espèce en Corse où elle n'avait été signalée récemment que sur la rive gauche du Golu, près de son embouchure, au sud de l'étang de Biguglia (Gamisans, Compl. Prodr. Fl. Corse, Plantaginaceae: 12, 1988).

  • J. Gamisans

    Plumbaginaceae

    Armeria soleirolii (Duby) Godr.

  • — Secteur Rotondu, commune de Cargèse, Punta d'Omigna, versant N de la pointe, à 600–650 m à vol d'oiseau de la tour Génoise, en 2 petites populations de 10 et 4 pieds, 26.9.2014, Nery, L. & A. Delage cbnc observations.

  • Cette nouvelle station étend très nettement vers le sud l'aire de répartition de ce taxon, dont la limite méridionale connue était jusqu'à présent le Monte Seninu, au N de Porto. Par ailleurs, il a également été retrouvé à proximité de la Punta San Francescu à Calvi, où il avait été observé par Soleirol en 1829 et d'où on le considérait comme disparu, et de là en plusieurs point tout au long de la côte à l'W de la ville jusqu'à la Cala di l'Alga (observations de Delage les 16 et 26.4.2013). De plus il a été confirmé dans la plupart des «zones blanches» de son aire: commune de Calenzana, Punta di Ciuttone, versant N (observations de Verclytte C., M. Cannac & Y. Petit le 29.5.2013), commune de Galeria, le long de la côte entre le port et la Punta Nera (observations de Cannac M. & Y. Petit, les 7 et 15.5.2014).

  • A. Delage

    Limonium bonifaciense Arrigoni & Diana

  • — Pianotolli-Caldarello, Punta di Capineru [41°27′36–41″N 9°02′19–20″E], sur des filons de dolérite traversant le granite de cette pointe rocheuse, en avant de pieds anémomorphosés de Juniperus phoenicea subsp. turbinata, quelques individus en plusieurs endroits, 2–2,5 m, 25.2.2014, Paradis, G. s.n. (Hb. privé); Ile Cavallo, sur la côte sud, 300 m au NW du port, en exposition SW sur un affleurement de dolérite, plusieurs petits individus avec Crithmum maritimum, Sporobolus pungens, Reichardia picroides, Lotus cytisoides subsp. cytisoides, 14.3.2014, Delage A., F. Médail, G. Paradis, C. Piazza & J. Rosselo s.n. (Hb. privé Paradis).

  • Ces deux stations étendent nettement l'aire de répartition de cette endémique corse qui, jusqu'à maintenant, n'était connue que des affleurements doléritiques compris entre la Cala di U Merlu et la Tonnara (Arrigoni & Diana, Candollea 48: 631–677, 1993; Paradis & Culioli, Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest 33: 9–20, 2003). Sur la Punta Capineru, deux autre espèces de Limonium (L. contortirameum et L. strictis-simum) sont très abondantes.

  • A. Delage, F. Médail, G. Paradis, C. Piazza & J. Rosselo

    Limonium strictissimum (Salzm.) Arrigoni

  • — Côte de I'lle Cavallo, très nombreux pieds, certains très grands, sur le sable des criques exposées au sud et au nord-est ainsi que sur les rochers proches de ces criques, 15.3.2014, Delage A., F. Médail, G. Paradis, C. Piazza C. & J. Rosselo s.n. (Hb. privé Paradis).

  • Ces localisations sont à ajouter aux stations déjà connues de ce statice endémique cyrno-sarde protégé (Arrigoni & Diana, Candollea 48: 631–677, 1993; Paradis & Piazza, J. Bot. Soc. Bot. Fr. 23: 31–41, 2003; Paradis, Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, n.s. 36: 151–158, 2005; Tison, Candollea 67: 316, 2012). Cette espèce mérite dès lors davantage le statut de fréquence R (rare) plutôt que RR (très rare).

  • A. Delage, F. Médail, G. Paradis, C. Piazza & J. Rosselo

    Polygonaceae

    Reynoutria japónica Houtt.

  • —Secteur Plaine Orientale, commune de Poggio — Mezzana, au S de Figareto, bord W de la KN198 en descendant vers Moriani-plage, à hauteur du camping a Vallicella (42,409029°N 9,531349°E), 6.7.2014, une grosse touffe, sur le bord de la route près de l'entrée d'une résidence, 6.7.2014, Delage, A. cbnc observation; secteur Rotondu, Cargèse, dans un jardin, à l'angle du croisement situé au lavoir du village, 10.5.2014, Petit, Y. cbnc observation.

  • Deux nouvelles stations pour cette espèce particulièrement envahissante (voir Meinard et al., Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, n.s. 44:151–156, 2013). Les plantes de Cargèse, auxquelles nous n'avons pas eu d'accès direct, sont peut-être à rapprocher de l'hybride Reynoutria xbohemica Chrtek & Chrtkova, comme le laisse penser la largeur des feuilles. Il serait nécessaire de procéder à une identification certaine de cette population, les plantes hybrides étant caractérisées par la plus grande efficacité de leur reproduction sexuée, donc par leur pouvoir invasif supérieur. Les deux observations ont été faites dans un contexte péri-urbain, mais laissent supposer que l'installation dans le milieu naturel risque de s'accroître dans un futur proche.

  • A. Delage & Y. Petit

    Ranunculaceae

    Delphinium pictum Willd.

  • — Sant'Andrea di Cotone, au milieu d'une lande à Fougère aigle en bordure d'une ripisylve à aulne glutineux, bord du sentier menant à A Madonna Chapelle (à moins de 50 m du Ruisseau d'Ultimi, en rive gauche), 1 pied, 611 m, 22.6.2010, Delay, F. observation et photos; secteur Bonifacio, face à l'embranchement de la piste de Balistra, au S SW de Macchiarellu, piste montant dans le vallon du ruisseau de Scamaciale, au NW de la N193, juste avant les lacets, en bord de piste sur talus de remblais, en plusieurs points, très nombreux pieds à fort développement, 15.5.2013, Delage, A. cbnc observation et photos.

  • Cette espèce, rare en Corse, est signalée à Crovani, Galeria, Piobetta, Caspiu, Lopigna, Arto, Noceta et Zicavo, ainsi qu’autrefois à Porto-Vecchio et Bonifacio où elle n'avait toutefois pas été revue depuis 1825 (voir notamment Jeanmonod & Roguet, Candollea 44: 611, 1989 et Hugot et al., Candollea 61: 128, 2006). La population de Bonifacio est particulièrement florissante, avec des pieds spécialement grands et florifères. Elle s'est vraisemblablement installée ou développée à la faveur de l'élargissement de la piste d'accès à une bergerie. La station compte par ailleurs de très nombreux pieds de Carduus fasciculifiorus Viv., taxon peu fréquent, peu revu récemment, dont la fréquence dans l'île est peut-être à revoir à la baisse.

  • F. Delay & A. Delage

    Thalictrum minus subsp. saxatile Ces.

  • —Secteur San Pedrone, commune de Sant'Andre a-di-Boziu, à l'E de Campidondico et à l'WSW de la chapelle ruinée de San Serviano, crête schisto-calcaire s'élevant vers le N au départ de la D16, à l'extrémité de l'affleurement, un peu au S du point coté 1187, petites pelouses dans les fissures de la roche, quelques pieds, 15.7.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC et photos); commune de Sant'Andrea-di-Boziu, piste descendant vers le S au départ de Campodondico, à l'endroit où elle traverse le ruisseau de Brancuccia, berge du ruisseau en RD sur le côté amont de la piste, un pied, 2.7.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC); Secteur Rotondu, commune de Casanova, versant E de la Punta di a Gianfena, dans la pente de Teppa a Felce, au NW du lieu-dit, fruticée ouverte sur éboulis, vers 1200 m, nombreux pieds, ainsi que dans la châtaigneraie abandonnée au N du lieu-dit, vers 1130 m, quelques pieds, 22.7.2014, Delage, A. s.n. (Hb. CBNC et photos); commune de Casanova, au SE de la fontaine de Sambuco, près du ruisseau temporaire coulant au sud de celui issu de la fontaine, 930 m, quelques pieds, 22.7.2014, Delage, A. cbnc observation.

  • Quatre nouvelles stations en deux ensembles pour ce taxon considéré comme très rare. S'il était connu du secteur San Pedrone où se trouve l'essentiel de ses populations, il est en revanche nouveau pour le secteur Rotondu. La plante était connue auparavant de la Serra di Pigno (Salis-Marschlins, Flora 17, Beibl. 2: 83,1834), du Monte Sant'Angelo de Silvare cd o (Marchioni in Eitardière, Candollea 15: 29,1955), de la Cime di Penta Frascaja (Litardière, Candollea 14: 139, 1953), du Monte di e tre Pieve (Litardière, Candollea 11:201, 1948) et de la Punta di Caldane (Gamisans, Candollea 25: 125, 1970). La découverte de ces deux nouvelles localités permet de faire passer ce taxon de la catégorie très rare (RR) à rare (R).

  • A. Delage

    Resedaceae

    Reseda alba subsp. hookeri (Guss.) Arcang.

  • — Bonifacio, archipel des Lavezzi, île de Piana, côte nordouest de l'île, dune fixée de sable grossier d'origine marine, végétation des dunes grises avec Ammophila arenaria subsp. arundinacea, Elytrigia juncea, Achillea maritima, Pancratium maritimum, Crucianella maritima, Sporobolus pungens, Scolymus hispanicus, Armeria pungens, assez commun, 4.11.2014, Médail, F. observation.

  • Taxon indigène nouveau pour la Corse. Ce taxon psammophile des arrière-plages et dunes du littoral méditerranéen n'avait pas été encore mis en évidence en Corse, car confondu jusqu'alors avec le subsp. alba (voir par ex. les relevés sur l'île Piana de Paradis et al., tab. 9, 10, 11, 13, 14, 16, Trav. Sci Parc Natur. Rég. Réserv. Nat. Corse 50, 1994). Le réséda maritime est longtemps resté un taxon sténo-méditerranéen méconnu (voir Aranega, Candollea 49, 1994), bien qu'il s'agisse probablement de l'écotype des habitats littoraux primaires, nettement moins rudéraux que ceux de la sous-espèce type. Il se distingue du subsp. alba par son port prostré ou assez grêle, une taille ne dépassant pas 50 cm, des capsules ovoïdes ou subglobuleuses 2 à 3 fois plus longues que larges et des graines lisses sans papille (Valdés Bermejo, Fl. Iberica IV: 449–452,1993; Tison et al., Fl. France Médit. Continent.: 987, 2014). Ce taxon mérite d’être recherché dans les groupements des arrière-plages et dunes fixées du littoral corse, notamment sur les îles et îlots satellites où les risques d’introgression avec le subsp. alba, bien plus dynamique, sont moindres du fait de l'isolement.

  • F. Médail

    Rosaceae

    Aphones arvensis L.

  • — Secteur San Petrone, vallée de la Casaluna, au NE du pont de Scoltola, près de la cote 540, calcaire et schistes, 500 m, 4.6.2013, Gamisans, J. s.n. (Hb. privé) ; Mazzola, haute vallée de la Bravona, près de la grange d'Erbajolo [42°18′N 9°18′E], lieux herbeux, 950 m, 29.5.1947, Litardière, R. V. s.n. (G); St.André-de-Bozio, sentier d'Erbajolo, après la fontaine de Fiorimando [42°17′N 9°18′E], bord de sentier, graviers schisteux, 780 m, 28.5.1947, Litardière, R. V. s.n. (G).

  • Cette espèce, rare en Corse, n'avait plus été signalée dans le San Petrone depuis son observation (apparemment sans récolte) en 1877 (Gillot, Bull. Soc. Bot. France 24, Sess. Extr.: 78, 1878 [1877]), les récoltes de Litardière semblant inédites.

  • J. Gamisans & D. Jeanmonod

    Rosa arvensis Huds.

  • — Secteur San Pedrone, commune de Rusio, à l'W du village, piste montant vers la Punta di l'Ernella, entre Aghiola et Capella, près du replat et un peu à l'E du point coté 1167, fruticée en bord de piste, un individu, 18.7.2014, Delage, A. cbnc observation et photos; commune de Sant’Andrea-di-Boziu, au SW de Piedilacorte, près du premier tombeau sous l’église paroissiale Sant'Andrea, en surplomb de la route, quelques pieds, 10.6.2013, Delage, A. & C. Carrasco cbnc observations et photos; bord de la D539, au SW de Caselli, en haut du thalweg de l'affluent rive gauche du Ruisseau de Guado Buja, quelques pieds, 8.7.2013, Carrasco, C. s.n. (Hb. CBNC); au SE de Campidondico, dans le prolongement de la piste, bord du sentier, dans le thalweg à l'W de Aja Nova, le long d’un vieux mur, un individu, 2.4.2014, Delage, A. cbnc observations et photos; secteur Rotondu, commune de Casanova, versant E de la Punta di a Gianfena, coteau de Teppe a Felce, un peu au N du lieu-dit, 1130 m, fruticée préforestière en lisière de lariçaie, un individu, 22.7.2014, Delage, A. cbnc observation.

  • La station de l'église Sant'Andrea est proche de celle initialement découverte par Deschâtres (Candollea 42: 77,1987), et c'est d'ailleurs en recherchant, en vain, cette dernière, que la trouvaille a été faite. Les deux autres mentions montrent que l'espèce existe en plusieurs endroits autour de Sant'Andrea-di-Boziu, mais toujours en très petit effectif, le plus souvent par individus isolés. Les deux autres stations sont nouvelles pour ce taxon très rare en Corse, qui n'était pas connu jusqu'à présent du secteur Rotondu. L'identité des plantes nous semble bien établie, les fleurs étant synstylées, à grandes fleurs blanches, solitaires, avec des rameaux à port plutôt rampant, et des folioles larges à dents simples.

  • A. Delage

    Rosa glauca Pourr.

  • — Secteur du Rotondu, commune de Corte, vallée de la Restonica en rive gauche du ruisseau de Camorette, 1750 m, dans une paroi de granite au sein d'une faille herbeuse orientée S SW, 2 individus, 2.8.2013, Hugot, L., B. Cagnard & B. Maurin s.n. (Hb. CBNC).

  • Nouvelle station pour ce taxon très rare qui n'était connu que du monte d'Oru et non revu depuis 1967. La station n'est accessible qu’en escalade et se situe dans la troisième longueur de la grande voie dénommée Robenise.

  • L. Hugot

    Salicaceae

    Salix triandra L.

  • — Palasca: vallée de l'Ostriconi, nord-est de l'étang de C annuta, 5.6.2014, Crouzet, N. s.n. (Hb. privé).

  • Cette espèce très rare (RR) forme ici de petites saussaies marécageuses très longuement inondées alternant avec l’aulne glutineux, à l'interface entre les scirpaies-phragmitaies et les cistaies et maquis environnants. Ce taxon n'était pas signalé dans le secteur.

  • N. Crouzet

    Saxifragaceae

    Saxifraga paniculata Mill.

  • — Capicorsu, commune d'Ogliastru, Monte Cannetu, 1250 m, rochers de la crête, rares exemplaires dans un groupement des Asplenietae trichonianis, 2013, Marzocchi, J-F. observation.

  • Cette espèce est nouvelle pour le secteur du Cap Corse. Elle est commune en Corse, mais Jeanmonod & Gamisans (Fl. Corsica (ed. 2): 395, 2013) l'indiquaient uniquement «du massif de Tenda à celui de Cagna.raquo; Nous l'observons dans cette station régulièrement depuis 2009.

  • J.-F. Marzocchi

    Scrophulariaceae
    [p.p. in Orobanchaceae et Plantaginaceae]

    Odontites corsicus (Loisel.) G. Don

  • — Secteur Tenda, au NE du Monte Reghja di Pozzu [42°32,718′N 9°13, 137'E], fruticées naine du Berberido-Genistetum, 1300 m, Gamisans, J., L. Hugot & J. Petit observations.

  • Cette espèce peu fréquente n'était pas signalée dans le massif de Tenda (Jeanmonod & Gamisans, Compl. Prodr. Fl. Corse, Scrophulariaceae: 104, 1992; Jeanmonod & Gamisans, Fl. Corsica (ed. 2): 684, 2013).

  • J. Gamisans, L. Hugot & J. Petit

    Verbascum conocarpum Moris subsp. conocarpum

  • — Bonifacio, carrière de blocs granitiques peu au nord de la Santa Réparata, point côté 109, 28.4.2013, une quinzaine d'individus, Le Driant, F. observation et photos; Nord-Ouest de Bonifacio, bord de la route N 198 avant l'embranchement de la D60, au niveau de la fontaine de Ferracu, abords rudéraux et sablonneux, 85 m, 2.5.1999, Alphand, J. s.n. (Hb. privé).

  • Taxon très rare, contrairement au subsp. conradiae Jeanm., et connu uniquement du sud de l'île. Il avait été signalé autrefois à la Trinité (Murbeck, Acta Univ. Lund 29, 1933) et récolté un peu plus récemment (1981) sous Bitalza par Deschâtres (Jeanmonod & Gamisans, Compl. Prodr. Fl. Corse, Scrophulariaceae: 155, 1992). Cette mention confirme sa présence actuelle dans le sud de l'île. Dans la première station, les plantes avaient des fleurs à étamines toutes réniformes et à pilosité violette. Les capsules étaient nettement coniques. Elles étaient en compagnie d'Alkanna lutea (+++) et de Vicia villosa subsp. elegantíssima (++).

  • F. Le Driant & J. Alphand

    Veronica filiformis Sm.

  • — Ponte Leccia, à proximité de la voie ferrée, 195 m, quelques pieds, 15.5.2013, Alphand, J. observation; Corte, près de l'université, 400 m, et près de la gare, 395 m, nombreux pieds, pelouses ouvertes, 16.5.2012, Alphand, J. s.n. (Hb. privé); cimetière de Ghisoni, 660 m, quelques pieds, 16.5.2012, Alphand, J. observation.

  • Taxon nouveau pour la Corse. L'arrivée de cette espèce ouest-asiatique bien installée en Europe tempérée mais encore rare en France méditerranéenne continentale (Tison et al., Fl. France Médit. Continent.: 1348, 2014) était attendue. Au vu de ces récoltes et observations, elle est déjà bien installée dans l'île et sa naturalisation ne fait guère de doute.

  • J. Alphand & D. Jeanmonod

    Solanaceae

    Physalis peruviana L.

  • — Golfe d'Ajaccio, au bas du barrage de l'ancien pénitencier de Coti-Chiavari, dans un fossé ensablé au bord du chemin longeant le petit ruisseau de Formicolosa [41°47′25″N 8°46′16″E], plusieurs pieds groupés en un ensemble dense de 1,2 m de long sur 0,8 m de large, 170 m, 1.10.2010, Paradis, G. & C. Piazza s.n. (Hb. privé Paradis); Santa Lucia di Portivechju au niveau de la D 468 lieu-dit Costa-Baca, terrains exposés sud [41°39′40″N 9°21′43″E], 60–100 m, plusieurs plantes sur éboulis rocheux en plein soleil ou en ombre légère, 1.10.2013, Deleuze, J. observation.

  • Cette espèce subspontanée n'était connue en Corse qu'en quatre stations (Biguglia, Corte, Rondinara et Porto-Vecchio), et souvent avec un seul pied (voir Tison & Delage, Candollea 67: 320, 2012). Contrairement à ce qui est indiqué par ces derniers auteurs, elle est normalement pérenne (comme mentionné dans Fl. Corsica (ed. 2), Jeanmonod & Gamisans: 696, 2013), mais comme c'est une plante gélive (-1/-2°C), elle se comporte en annuelle qui ne risque donc pas de se multiplier sauf dans des endroits très particuliers sans gel. Les semis naturels se développent en avril-mai et, en l'absence d'eau estivale, la plante meurt souvent mais elle peut aussi survivre et rester en latence comme par exemple dans la station mentionnée ci-dessus sur éboulis rocheux en plein soleil, où une partie des branches sèchent mais la plante repart et peut subsister au moins 3 ans comme certains pieds. Aux pluies automnales, la fructification a alors lieu durant les mois d’hiver à moins que le gel ait fait son effet. C'est pourquoi son invasion ne peut être que très limitée aux endroits sans gel ou prés de ruisseaux. Cette plante est cultivée depuis des dizaines d'années dans les jardins du Cap et en Castagniccia sans poser de problème d'invasion. Dans la 1ère station, la plante atteint 1,2 m de hauteur; ses tiges aériennes, un peu sarmenteuses, sont très ramifiées et des rameaux, insérés à la base, juste au-dessus du sol, sont plagiotropes et s'enracinent à une vingtaine de cm, ce qui correspond à un marcottage. Ces nouvelles stations montrent qu'elle mérite un statut R (rare) plutôt que RR (très rare).

  • J. Deleuze, G. Paradis & C. Piazza

    Solanum bonariense L.

  • — Ajaccio, quartier Pietralba, de nombreux pieds dans un terrain vague voué à la construction en bordure de la route du Mont Thabor ainsi que dans un vallon avec des oliviers au SE de cette route, entre Pietralba et Saint Joseph, 11.11.2012, Paradis, G. & E. Texier s.n. (Hb privé Paradis, photos).

  • Cette espèce subspontanée, originaire d'Amérique du Sud et très rare en Corse, avait été observée à Ajaccio au quartier du Casone en 1939 par Malcuit, mais ce botaniste ne l'avait pas retrouvée en 1945 (in Briquet & Litardiere, Prodr. Fl. Corse 3/2: 251, 1955) et depuis, elle ne semble pas avoir été signalée à Ajaccio ou dans ses environs. Les deux localisations du quartier Pietralba sont proches l'une de l'autre. Les nombreux individus se sont vraisemblablement échappés à partir d'une introduction comme espèce ornementale dans un jardin. Ailleurs à Ajaccio, S. bonariense a été plantée en haie, près du lotissement «les Aloès». Ailleurs en Corse, elle a été signalée à Bastia sur la rive gauche du Fango et entre Lupino et l'Arenella (Conrad, Etudes Corses, n.s. 27–28: 64–68, 1960) ainsi qu'à l'île Rousse (Alphand, Candollea 44: 623, 1989).

  • G. Paradis & E. Texier

    Solanum mauritianum Scop.

  • — Talasani: route de Vállelongue près de son intersection avec la RN198 (42°25′13.6″N 9°31′42.0″E), bord d'une ptéridaie mésohygrophile dégradée envahie par Convolvulus sepium L. et Rubus ulmifolius Schott, 4 touffes dispersées sur 30 m environ, 17.7.2014, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Xénophyte nouvelle pour la Corse, d'origine néotropicale. Le «bringellier marron» est connu depuis longtemps comme espèce invasive préoccupante en climat tropical (données compilées par exemple sur la Global Invasive Species Database:  http://www.issg.org/database/welcome/). Probablement à la faveur des changements climatiques, il fait aujourd'hui ses premiers pas en Europe en commençant par les régions les plus chaudes et les plus humides: Açores (Silva ex archives EPPO:  https://www.eppo.int/), Madère et Tenerife (F. Verloove comm. pers.), puis Portugal (Domingues de Almeida, Anales Soc. Bot. Madrid 57: 422, 2000). En France, l'espèce a été citée comme invasive potentielle sans précisions par Aboucaya (Biocosme Mésogéen 15: 169–174,1998) suite à une observation dans une propriété privée de Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes) où elle était plantée et avait tendance à proliférer (G. Alziar comm. pers.), mais on ne peut pas la considérer comme autonome dans ce cas, le désherbage et surtout l'arrosage favorisant largement son expansion. La population corse semble en revanche indépendante; elle comprenait en juillet 2014 un individu fleuri et fructifié dépassant déjà 2 m; les trois autres, encore stériles et hauts de 1 à 1,5 m, étaient très probablement issus de semis de la plante adulte. Nous n'avons pas vu le bringellier dans les quelques jardins environnants et son origine reste à préciser; c'est une plante ornithochore, facilement dispersée à longue distance. Tout comme Sesbania punicea (Cav.) Benth., il est gélif et quelque peu hygrophile et ne peut donc se maintenir en Corse que dans les zones humides du littoral, mais il constitue une menace potentielle pour ces biotopes. Selon J. Deleuze (in litt.), cette plante aurait été introduite dans les années 85/90 de la Réunion dans la région de San Nicolao où elle y a trouvé un climat favorable à sa propagation. Son éradication dans les lieux frais semble difficile car, comme il est dit, l'ornithochorie facilite sa dispersion et sa fructification est continuelle. Un plan d’éradication dans le lieu-dit Leccie-Bordéo avait été tenté dans les années 90/95 sans grand succès. Son éradication a aussi été tentée dans la propriété privée de Saint-Jean-Cap-Ferrat toujours sans succès jusqu’à cette année et quelques pieds apparaissent çà et là jusqu'à Menton.

  • J.-M. Tison

    Vitaceae

    Vitis riparia Michx. × V rupestris Scheele

  • — Belgodère: maquis dégradés le long de la RN197 à l'ouest de Lozari, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Santa-Maria-Poggio: bord de la RN198 au sud de Moriani-plage près du restaurant Cinderella, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Canale-di-Verde: bord d'une vigne abandonnée sur le CD17 à l'est de l'embranchement du CD42, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Porto-Vecchio: ourlets de maquis le long de la RN198 aux environs de la bifurcation de Santa Giulia, disséminé et localement abondant, 1.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Les seules vignes américaines identifiées jusqu'ici en Corse sont Vitis rupestris Scheele (Lambinon, Candollea 61: 93–134, 2006) et V. aff. labrusca L. (Tison, Candollea 67: 293–321, 2012). L'hybride V. riparia × V. rupestris semble en fait fréquent dans l'île; les récoltes citées sont loin d'être exhaustives car les stations observées sont bien plus nombreuses, en particulier sur la côte orientale (J.-M. Tison obs. pers., août-septembre 2012). Il s'agit toujours d'une vigne volubile de grande taille, caractérisée par ses feuilles à trois lobes peu profonds, acuminés et parallèles, à face inférieure munie de touffes de poils axillaires (marqueur de V. riparia), mais à croissance orthotrope (vs plagiotrope chez V. riparia) et à sinus foliaire basal en V plus ou moins ouvert (vs subcarré chez V. riparia). Très polymorphe, sa morphologie tend plus vers le parent V. riparia en milieu humide (à l'extrême, plante atteignant 15 m et limbes allongés et plans pouvant dépasser 20 cm) et vers le parent V. rupestris en milieu sec (à l'extrême, plante de moins de 5 m et limbes isodiamétriques en gouttière ne dépassant guère 10 cm). Même dans ce dernier cas, il reste bien distinct de V. rupestris (plante de 1 à 3 m, feuilles glabres à limbe plus large que long dépassant rarement 5 cm de longueur) souvent présent sur les mêmes sites. Un examen plus attentif montre que ces variations ne sont pas uniquement des écomorphoses: la proportion inhabitellement forte de plantes «rupestris-liks» en Corse est sans doute due au choix récurrent de portegreffe particulièrement résistants à la sécheresse. Soit que ces individus «rupestris-like» soient peu dynamiques, soit que les biotopes humides favorables soient trop réduits, l'hybride est moins encombrant en Corse qu'en France continentale où ses variants «riparia-like» manifestent un comportement nettement invasif dans les ripisylves méditerranéennes (Brunel & Tison A method of selection and hierarchization of the invasive and potentially invasive plants in continental Mediterranean France, Proc. International Workshop «Invasive Plants in Mediterranean Type Regions of the World», Mèze, France, 25–27 mai 2005, sub V. riparia). Nous avons cependant observé quelques belles draperies couvrant des arbres en bordure de forêt entre Moriani-plage et Ghisonaccia. Signalons encore que l'un des individus récoltés sur le site de Porto-Vecchio a l'apparence d'un hybride triple issu du croisement spontané de V. riparia × V. rupestris avec V. vinifera subsp. sylvestris, très commun dans la région de Porto-Vecchio.

  • J.-M. Tison

    Vitis rupestris Scheele

  • —Belgodère: maquis dégradés le long de la RN197 à l'ouest de Lozari, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Santa-Maria-Poggio: bord de la RN198 au sud de Moriani-plage près du restaurant Cinderella, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Canale-diVerde: bord d'une vigne abandonnée sur le CD17 à l'est de l'embranchement du CD42, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Porto-Vecchio: murets bordant la RN198 près du panneau d'entrée nord de la ville, 1.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Bonifacio: murets bordant la RN198 en lisière de chênaie verte au sud du Cavallo-Morto, 2.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Ces pointages s'ajoutent à ceux de Bastia, de Lupino, de Ponte-Leccia, de Saint-Florent et de l'estuaire de la Solenzara cités par Lambinon (Candollea 61: 93–134, 2006). Comme pour l'hybride V. riparia × V. rupestris, les stations sont en fait beaucoup plus nombreuses que ces quelques récoltes, mais ici elles restent généralement ponctuelles (J.-M. Tison obs. pers., août-septembre 2012). Contrairement aux V. rupestris du Midi, qui appartiennent essentiellement au clone mâle ‘du Lot’, ceux de Corse comprennent des individus femelles capables de fructifier. Pourtant, tout comme dans le Midi, la plante ne semble pas réellement naturalisée: il s'agit d'individus isolés ou peu nombreux dans des biotopes à faible biodiversité, probablement des porte-greffes survivant sur l'emplacement d'anciennes vignes aujourd'hui envahies par le maquis. Ces nouvelles stations la font passer du statut de rare (R) à celui de «peu fréquent» (PF).

  • J.-M. Tison

    Vitis vinifera subsp. vinifera

  • — Santa-Lucia-di-Moriani: lambeau de ripisylve rudéralisée sur la RN198 en face de l'embranchement du CD109, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Santa-Maria-Poggio: bord de la RN198 au sud de Morianiplage près du restaurant Cinderella, 3.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé) ; Porto-Vecchio: broussailles le long de la route littorale près de Marina di Fiori, 1.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé); Bonifacio: murets bordant la RN198 en lisière de chênaie verte au sud du Cavallo-Morto, 2.9.2012, Tison, J.-M. s.n. (Hb. privé).

  • Les récoltes citées correspondent à des plantes trouvées hors cultures, distinctes des nombreuses variations de la subsp. sylvestris par leurs feuilles rapidement glabrescentes à la face inférieure et/ou à sinus basal fermé, souvent bien plus grandes sur l'ensemble de la plante, et, lorsqu'elles sont fructifiées, par les pépins à bec long. Elles sont par ailleurs très différentes entre elles, mais cette variabilité reste compatible avec celle connue chez la subsp. vinifera (cf. Galet, Précis d'ampélographie pratique, 6e éd., Paul Déhan, Montpellier, 1991) et il n'y a pas de marqueurs évidents d'influence d'autres espèces. Ces individus semblent dans la même situation de survie que V. rupestris, à ceci près que leurs longues tiges leur permettent de coloniser jusqu'à plusieurs ares; les marqueurs moléculaires montrent que V. vinifera subsp. vinifera ne se naturalise pas vraiment en Sardaigne (Zecca et al., Plant Biol. 2009: 2–6, 2009) et on peut présumer qu–il en va de même en Corse.

  • J.-M. Tison

    © CONSERVATOIRE ET JARDIN BOTANIQUES DE GENÉVE 2015
    "Notes à La Flore de Corse, XXV," Candollea 70(1), 109-140, (1 June 2015). https://doi.org/10.15553/c2015v701a10
    Published: 1 June 2015
    KEYWORDS
    chorology
    Corsica
    Endemism
    floristics
    Xenophytes
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