Andrea Libero Carbone
Anthropozoologica 58 (11), 107-114, (20 October 2023) https://doi.org/10.5252/anthropozoologica2023v58a11
KEYWORDS: Aristotle's zoology, history of comparative anatomy, body plan, dissection, vivisection, Biologie d'Aristote, histoire de l'anatomie comparée, plan du corps, dissection, vivisection
My aim here is to explore the critical and methodological issues involved in a potential reconstruction of the Anatomai, based on the underlying assumption that such a reconstruction should be based on an examination of the texts and contexts in which Aristotle refers to the Anatomai and the role he ascribes to them in the enquiry into differences and causes in biology. I critically discuss Aristotle's references to dissection experiments by comparing them with references to anatomical representations in an attempt to show that in Aristotle's eyes the scientific value of pictorial evidence is not inferior to the direct experience of dissection but may indeed have epistemological priority. Aristotle's reference to actual dissection experiments often refers to extremely simple procedures. This simplicity seems incompatible with the complexity of the anatomical techniques required to obtain the amount and accuracy of detail that Aristotle seems to gather from the anatomical drawings of the Anatomai. On the other hand, Aristotle tends to focus in his anatomical experiments on a few distinctive parts of animals. It thus seems unlikely that the Anatomai could have presented an encyclopaedic account of comparative anatomy. To account for this cleavage between anatomical experimentation and morphological representation, I attempt to describe Aristotle's approach by distinguishing between an anatomy of the “what” and an anatomy of the “why”.
Anatomies des Anatomai d'Aristote.
Mon objectif est d'explorer les questions critiques et méthodologiques liées à la reconstruction éventuelle des Anatomai, en partant de l'hypothèse qu'une telle reconstruction devrait se fonder sur un examen des textes et des contextes dans lesquels Aristote fait référence aux Anatomai et au rôle qu'il leur attribue dans l'enquête sur les différences et les causes en biologie. Je discute de manière critique les références faites par Aristote aux expériences de dissection, en les comparant aux références qu'il fait aux représentations anatomiques dans le but de montrer qu'aux yeux d'Aristote la valeur scientifique des preuves imagées n'est pas inférieure à l'expérience directe de la dissection, et qu'elle peut même avoir une priorité épistémologique. Les allusions d'Aristote à des expériences de dissection proprement dites évoquent souvent des procédures extrêmement simples. Cette simplicité semble incompatible avec la complexité des techniques anatomiques requises pour obtenir la quantité et la précision de détails qu'Aristote semble tirer des dessins anatomiques des Anatomai. D'autre part, Aristote a tendance à se concentrer, dans ses expériences anatomiques, sur un petit nombre de parties distinctives des animaux. Il semble donc peu probable que les Anatomai aient pu présenter un compte rendu encyclopédique de l'anatomie comparée. Pour rendre compte de ce clivage entre l'expérimentation anatomique et la représentation morphologique, je tente de décrire l'approche d'Aristote en établissant une distinction entre une anatomie du « quoi» et une anatomie du « pourquoi».