Max Kasparek
Zoosystema 47 (1), 1-12, (7 January 2025) https://doi.org/10.5252/zoosystema2025v47a1
KEYWORDS: wool carder bees, mtDNA, genetic barcoding, species delimitation, colour morphs, subspecies, Turkey, Greece Levant, new synonymy, Abeilles cardères, ADNmt, barcoding génétique, délimitation des espèces, morphes de couleur, sous-espèces, Turquie, Grèce, Levant, synonymie nouvelle
The West Palaearctic wool carder bee Anthidium dalmaticum Mocsáry, 1884, is recognized in two subspecies: the nominate subspecies, widely distributed from the northern Adriatic Sea coasts to the Caspian Sea coastal areas, and A. d. ssp. syriacum Pérez, 1912, which has been regarded at times as distinct species and is found in the South Caucasus, the Levantine region and Iran. These two taxa are primarily distinguished by differences in colouration. In a genetic barcoding approach based on the sequence of the mitochondrial cytochrome c oxidase subunit 1 gene (COI), I was unable to differentiate between these two taxa. Additionally, a multivariate statistical analysis of nine body measurements did not reveal any significant morphometric differences between these two groups. However, a haplotype network analysis revealed that A. dalmaticum comprises three distinct evolutionary lineages. Of them, the Eurasian lineage covers most of the distribution range and includes members of both subspecies. The other two lineages are found in Iran and the Levant respectively, representing two independent evolutionary pathways. Notably, these two lineages exhibit significant genetic divergence, with each being more closely related to the Eurasian lineage than to each other. Based on these findings, it is concluded that the expansion of A. dalmaticum into the Iranian landmass and the Levant are two independent processes, which may have occurred in different phases of the climate oscillations between glaciations and warm cycles. The observed colour differences between the subspecies may be regarded as a convergent adaptation, possibly triggered by factors such as similar environmental conditions. Given that, on the one hand, the genetic lineages lack support from phenotypic traits and, on the other hand, the colour forms are not corroborated by genetic data, the available evidence is not yet regarded as sufficient to classify these forms as distinct taxonomic units. It is suggested to treat A. dalmaticum ssp. syriacum as a synonym of nominate Anthidium dalmaticum.
Résultats discordants obtenus à partir de la classification phénotypique et du barcoding génétique: une étude de cas de l'abeille anthidiine Anthidium dalmaticum Mocsáry, 1884 (Megachilidae, Anthidiini).
Deux sous-espèces sont reconnues chez l'abeille cardeuse de laine du Paléarctique occidental Anthidium dalmaticum Mocsáry, 1884: la sous-espèce nominale, largement répandue depuis les côtes nord de la mer Adriatique jusqu'aux zones côtières de la mer Caspienne, et A. d. syriacum Pérez, 1912, qui a parfois également été considérée comme une espèce distincte et que l'on observe dans le sud du Caucase, dans la région du Levant et en Iran. Ces deux taxons se distinguent principalement par des différences de coloration. Dans une approche de barcoding génétique basée sur la séquence du gène de la sous-unité 1 (COI) du cytochrome c oxydase mitochondrial, nous n'avons pas pu différencier ces deux taxons. De plus, une analyse statistique multivariée de neuf mesures corporelles n'a révélé aucune différence morphométrique significative entre ces deux groupes. Cependant, une analyse du réseau d'haplotypes a révélé qu'A. dalmaticum comprend trois lignées évolutives distinctes. L'une de ces lignées est la lignée eurasienne qui couvre la majeure partie de l'aire de répartition et comprend des membres des deux sous-espèces. Les deux autres lignées se trouvent en Iran et au Levant, représentant deux voies évolutives indépendantes. La plupart des individus de ces lignées sont affectés à la sous-espèce syriacum. Notamment, ces deux lignées présentent une divergence génétique importante, chacune étant plus étroitement liée à la lignée eurasienne qu'entre elles. Sur la base de ces résultats, il est conclu que l'expansion d'A. dalmaticum dans le territoire iranien et dans le Levant sont deux processus indépendants qui ont pu survenir dans des phases différentes des oscillations climatiques entre les glaciations et les cycles chauds. Les différences de couleur observées entre les sous-espèces peuvent être considérées comme une adaptation convergente, éventuellement déclenchée par des facteurs tels que l'adaptation à des conditions environnementales similaires. Étant donné que, d'une part, les lignées génétiques ne sont pas étayées par des caractères phénotypiques et que, d'autre part, les formes colorées ne sont pas corroborées par des données génétiques, la classification de ces formes en tant d'entités taxonomiques distinctes n'est pas supportée par des données suffisantes. Il est proposé de traiter A. dalmaticum ssp. syriacum comme un synonyme de l'Anthidium dalmaticum.